Page 40 - TPE SOUVENIRS ET MEMOIRE
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Définition philosophique
           Q U E L L E   I M P O R T A N C E   A C C O R D E R

             A U X   S O U V E N I R S   D U   P A T I E N T   ?




                             En philosophie, selon le philosophe Lalande (1732-1807),
         on définit la mémoire comme « une fonction psychique consistant dans la reproduction d’un
               état de conscience passé avec ce caractère qu’il est reconnu pour tel par le sujet ».
              Cette définition assimile la mémoire au souvenir : elle est donc la fonction du passé.
               « Le propre de la mémoire est d’apporter dans notre expérience le sens du passé »
                          (citation de Gusdorf, un philosophe français du XXème siècle)


                      La mémoire est une vaste fonction dans laquelle il paraît nécessaire de
                         distinguer trois structures de niveaux psychologiques différents
                      qui s'étagent du plan de la synthèse mentale à celui de l'automatisme :
                  la mémoire sociale, la mémoire autistique et la mémoire sensori-motrice.


           La mémoire sensori-motrice (ou biologique) est celle des sensations et des mouvements.
             Chaque sens a sa mémoire, mais les principales mémoires sensorielles sont visuelles,
           auditives et tactiles. Bien que constituant la forme la plus élémentaire des mémoires, elle
         comporte la reconnaissance, celle du stimulus qui déclenche l'action. Mais la reconnaissance
                           est agie et  non pensée, c'est un phénomène d'ordre moteur.
                       Bergson a donc écrit : « reconnaître un objet c'est savoir s'en servir,
                               c'est esquisser déjà les mouvements qui s'y adaptent».
                                  Ce philosophe soutient qu'il y a deux mémoires :
                                  la mémoire-habitude et la mémoire-souvenir.

            La première est celle utilisée lorsqu'on apprend un texte par cœur en me le répétant un
         certain nombre de fois. Par la répétition, je fraye des voies nerveuses qui vont me permettre
                      d'effectuer une performance. Il s'agit tout simplement d'une habitude.
         La seconde est dite la vraie mémoire. J'apprends ce texte par cœur mais un événement divers
           se produit (la porte s'ouvre, ma veste tombe du cintre, …) et je suis capable de le révoquer
           plusieurs années après. Ce souvenir est différent, c'est un événement unique, de caractère
                             historique, qui s'est produit à un instant donné du temps.
                 Le souvenir de cet événement est ce que Bergson appelle un « souvenir pur ».



          L'hypothèse du philosophe est que cette mémoire                               Le penseur, de Rodin
                          ne doit rien au corps,
             elle est une mémoire de l'âme. Nous ne nous
         souvenons pas de tout mais pourquoi ? Bergson dit
        que l'âme ne peut s'exprimer qu'à travers le cerveau.
          Le cerveau actualise les souvenirs en fonction des
              besoins actuels. Le cerveau n'est donc pas
          « le conservatoire du souvenir » mais l'instrument
                            de leur évocation.
             Lorsque le cerveau est atteint par une lésion,
               l'évocation du souvenir est difficile, voire
           impossible dans certains cas. Le « souvenir pur »
              continue à exister mais il est impuissant à
              s'actualiser, parce que l'organe, c'est à dire
                  l'instrument d'évocation est abîmé.


           MAÎTRE Elizabet, RODRIGUEZ Salomé, DURIF Justine 1ère S3 - TPE - Lycée Max Linder - Page 40
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