Page 41 - TPE SOUVENIRS ET MEMOIRE
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de la mémoire...
Q U E L L E I M P O R T A N C E A C C O R D E R
A U X S O U V E N I R S D U P A T I E N T ?
La mémoire sociale est la conduite du récit selon Pierre Jannet.
La conduite du récit est une mémoire logique, impliquant un ordre rationnel,
c'est-à-dire des représentations collectives, universelles, impersonnelles et stables.
Cette mémoire est inséparable de la connaissance ou reconnaissance du passé.
La mémoire sociale est le concept du sociologue Halbwachs, le plus englobant pour caractériser
les rapports de la mémoire et de la société. Ce dernier a dit
«Il n'y a pas de reconnaissance qui ne soit un commencement de localisation,
c'est-à-dire où ne se mêlent déjà des réflexions sous forme au moins d'interrogations. »
La mémoire sociale est inséparable des catégories logiques, qui sont des institutions sociales.
Comme la mémoire sensori-motrice, elle est dépendante du cerveau, mais moins.
Dans le sommeil et dans la maladie mentale, la mémoire autistique se manifeste sous la forme du
rêve et du délire. Dans les deux cas, l'homme revit des scènes du passé, mais ce passé n'est pas
reconnu : il est pris pour le présent. Dans ce contexte, nous sommes confrontés à la mémoire
libérée des cadres sociaux, le rêve et le délire nous traduisent l'anéantissement physiologique ou
pathologique, transitoire ou définitif de la superstructure sociale et rationnelle.
La mémoire autistique et comme la mémoire sensori-motrice une reconstitution.
C'est à la mémoire autistique qu'il faut rapporter ce qu'on appelle la mémoire affective,
qui est faite de reviviscences émotionnelles,
où le passé est revécu sans pouvoir être reconnu comme tel par les cadres sociaux de la mémoire.
La fonction mnésique est faite de l'union hiérarchisée de ces trois mémoires.
Il y a au-dessus la mémoire sociale,
puis en-dessous la mémoire autistique qui n'apparaît que lorsqu'il y a désocialisation de la pensée.
La mémoire sensori-motrice est, elle, tout en bas de cette hiérarchisation.
Tout ce qui n'est pas oublié n'est pas nécessairement l'objet d'un souvenir. Nous pouvons avoir
gardé en mémoire la définition d'un mot sans que celle-ci ne constitue un souvenir,car la
définition du mot n'est pas une réalité temporelle, susceptible d'être passée, présente où future.
Le souvenir comprend en fait plusieurs moments.
Il faut qu'il y ait eu une expérience passée, c'est à dire un événement.
Il faut ensuite que nous gardions trace de cet événement, puis qu'à une date ultérieure, nous le
retrouvions. Il s'agit d'un souvenir dans la mesure où son objet est passé.
Il se donne comme évocation du passé alors même qu'il est présent à notre esprit.
Il y donc deux actes de souvenir dans le souvenir :
un acte de conservation de la représentation de l'événement passé,
et un acte d'actualisation de cette représentation.
L’oubli est nécessaire pour la vie : il faut du tri dans notre passé.
Selon Gusdorf, l’oubli est une condition d’existence. La conservation de la totalité du passé,
ce que l’on appelle la mémoire absolue, est impossible, mais serait nuisible.
Le passé peut même être une souffrance.
On retrouve chez Freud l’idée du refoulement qui rejette hors de la conscience tout ce qui est
insupportable. On oublie tout ce qui nous est nuisible.
On retient ce qui nous est utile. Cela s'appelle l'inconscience.
MAÎTRE Elizabet, RODRIGUEZ Salomé, DURIF Justine 1ère S3 - TPE - Lycée Max Linder - Page 41