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DOSSIER

« La simulation permet

de gagner du temps

sur l’apprentissage »

Dr. Stephan Chirurgien, Chef de service de neurochirurgie de l’hôpital Foch, le docteur Stephan Gaillard est
Gaillard particulièrement impliqué dans la salle de simulation dédiée à sa spécialité au sein de l’établissement.
Chirurgien, Trois questions pour mieux comprendre les enjeux de la simulation en neurochirurgie.
Chef de service
de neurochirurgie

EN QUOI LA SIMULATION EST-ELLE la répétition de gestes d’une précision extrême.
AUJOURD’HUI NÉCESSAIRE ? Pour s’entraîner sur des situations plus complexes,
ne raison pratique pour commencer : des machines font désormais appel à la réalité
La chirurgie, la tendance à la baisse du temps passé virtuelle. Comme dans un jeu, l’apprenant est
c’est l’art de ne par les internes au bloc opératoire qu’il confronté à divers scénarii préprogrammés,
pas prendre de Ufaut bien rattraper. La simulation bien testant ses connaissances et son habileté. Avec
risque inutile, et encadrée est une façon de compenser cet le NeuroTouch qui vient d’être installé à l’hôpital,
d’obtenir une aménagement nouveau du temps d’apprentissage. Foch a investi dans un outil de pointe de ce type,
précision telle L’enjeu, pour un chirurgien, est d’acquérir une témoin d’un engagement scientifique et financier
qu’il ne soit pas « mémoire gestuelle », une virtuosité comparable rare pour faire avancer la pratique. Mais si
nécessaire de à celle des musiciens qui ne pensent plus à leur sophistiqués et utiles soient ces engins, n’oublions
faire deux fois le mouvement mais simplement à la musique qu’ils pas que le vivant est unique, de même que
même geste. accompagnent. Le geste doit devenir une épure, le stress pesant sur un vrai bloc opératoire.
décisif, ni inutile ni à refaire ; cela demande Autrement dit, la simulation ne remplacera jamais
beaucoup de pratique et d’expérience. La simulation complètement le partage d’expérience en
permet de « pratiquer ses gammes », voire conditions réelles !
d’explorer de nouvelles pratiques.
QU’ATTENDEZ-VOUS DES NOUVEAUX
QUELS SONT LES MODES D’APPRENTISSAGE PROGRÈS DE LA SIMULATION ?
PAR LA SIMULATION ? Un pas reste à franchir : travailler en réalité virtuelle
Il y a d’abord l’apprentissage décisionnel, qui vise 3D non sur des scénarii écrits d’avance mais fondés
à tester des capacités de décisions à partir de cas sur les données médicales réelles du patient. Ainsi
donnés. C’est une méthode assez classique qui pensée, la simulation pourrait permettre à un
peut se faire en cours, à partir de dossiers de chirurgien sénior de s’entrainer sur une
patients. Il y a ensuite ce qui concerne modélisation des conditions réelles de son patient,
l’apprentissage gestuel, qui s’adapte à plusieurs de tester plusieurs options pour choisir la meilleure
niveaux et consiste à acquérir et travailler les avant le passage au bloc. Nous n’en sommes pas
réflexes de la chirurgie, un peu comme un encore là, car l’intégration d’un tel volume de
professeur d’art martial qui travaille seul ses katas. données demanderait un temps de saisie
Pour ce qui concerne la neurochirurgie, certaines considérable pour chaque patient. Mais à la vitesse
reproductions du crâne humain ne visent pas où progresse la puissance des calculateurs, il n’est
l’hyper-réalisme, mais sont plutôt conçues pour pas impossible d’imaginer ça pour bientôt.

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