Page 111 - Le grimoire de Catherine
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- « J’arrive ! Sais –tu que tous m’attendent ? La  terre  n’en peut plus d’être  desséchée
              par    tes  rayons  assassins.    Les  fleurs    s’étiolent  faute  de    gorgées  d’eau.  Tu  as  dû
              signer un pacte avec le diable, je te ferai rendre gorge ! »

              Le duel était inévitable. Eté s’était armé de son épée favorite  le Soleil tandis qu’Hiver
              rameutait    les  grands  vents  de  guerre,  Sirocco  et  Borée.  Le  Grand  Maitre  du  Climat
              n’avait plus d’autre  solution pour éviter le cataclysme. Il les figea en statues de marbre.


              Le plus incroyable, c’était le  grand silence qui régnait sur  toute  la forêt de la Source
              bleue,  un  air  frais,  se  mit  à  souffler diffusant  une  multitude    de  parfums.  Toutes    les
              fleurs y avaient participé, chacune  y avait laissé son  empreinte. C’était leur   première
              rencontre,  le  perce  –neige  découvrait  le  coquelicot,  la  primevère    l’héliotrope.  La
              barrière des saisons venait de tomber.


              Une  aurore  boréale      s’étirait,  tel  un  chat    à  son  réveil,  chassant  à    jamais    les
              poussières de  ces vieilles saisons. La  nouvelle  venait de naître, la Bellissima !


              Abeilles,  fourmis,  hérissons  et  autres  habitants  de  ce  lieu  magique  accouraient,
              vrombissaient  pour  fêter  l’avènement  d’un  monde  meilleur.  Ils  savaient  tous  qu’ils
              n’auraient  plus  à  craindre  les  champs  pollués,  les  arbres  déracinés,  les  sols
              transformés  en parkings. La nature  avait gagné, elle allait  être respectée, chacun y
              aurait sa place. L’ère de   la destruction, de la  modification de leur  habitat, c’était hier.
              Vivre ensemble semblait possible, enfin il faudrait  ne pas oublier de le rappeler au loup
              et à la brebis.


              Chacun avait  à cœur  de célébrer ce moment d’utopie  partagée

              - « Voici la Bellissima
              Que nous, petits vivants, saluons d’un viva
              Notre nature, n’est plus éphémère
              Nous pourrons en être fiers !


              Voilà la Bellissima
              Que nous, petits habitants, jurons de la servir
              Notre nature, n’est pas  la guerre
              Nous pouvons  être solidaires ! ».















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