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Souvenirs du monde arabe






























                                     On ma logee au Grand Hotel.   cheval, tantôt en militaire, ou   déambuler dans ces rues. Ce
                                     Le grand hotel de Tripoli, triste-  alors en tenue de bédouin   sera comme cela tous les
                                     ment célèbre ii y a quelques   haranguant la foule. Ah ! voici   jours et a toutes les heures
                                     décennies. Un très bel hotel   un magasin ouvert, un seul.   Je traverse la majestueuse
                                     face a Ia mer. Le cOté arrière de   Pourquoi ? Je ne le saurai   Grand Place, malgré quelques
                                     lhOtel donne sur une des rues   jamais!            voitures, et jentre clans un
                                     principales de la yule. Cest la                    quartier aux maisons basses
                                     plus belle rue, bordée darca-  Un magasin de fleurs. Les   et aux toits peints. Une
                                     des. Au dessus de chaque   fleurs arrivent, me dit-on, 2   impression étrange menvahit
                                     entrée de la rue, ii y a, suspen-  fois par semaine de Hollande.   tout le quartier est abandon-
                                     dus, des portraits de Muammar   Doü leur prix prohibitif
                                                                                        n6. Pas un bruit. Personne. On
                                                                                   un
                                     Gaddafi. Des portraits du mili-  tout petit pot de 2 plantes un   dirait une yule quittée précipi-
                                     taire Gaddafi très sérieux, trés   peu fleuries: 100 francs suis-  tamment. Les volets verts des
                                     austere. Sur la grand place, je   ses. Les fleurs souffrent de la   échoppes sont baissés. Une
                                     constate Ia méme chose  : a   chaleur, comme mol-méme, le   impression de malaise sem-
                                     lentrée de chaque rue sont   vendeur et la vendeuse sacti-  pare de moi, mon cur se
                                     suspendus les portraits du din-  vent avec des arrosoirs.   serre, je préfère rebrousser
                                     geant Iibyen. Sous les belles   Pourtant la belle arcade protè-  chemin. Cétait les souks de
                                     arcades de la rue principale,   ge du soleil, le magasin est   Tripoli mais le dirigeant libyen
                                     des magasins aux portes fer-  clans la pénombre. La rue est   a décrété quil ne devait plus y
                                     mées, les volets des vitines   vide : ii ny a pas dactivité   avoir de commerce privé.
                                     sont entrouverts et, clans   commerciale clans cette rue.
                                     chaque vitrine, une photo de   Ni clans les autres dailleurs.   Des amies mont emmenée un
                                     Muammar Gaddafi, tantôt  a   Je suis presque la seule  a   jour en cachette clans un




























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