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TUEUR DE GAGS
On me surnomme le Délicat. Ce n’est pas un sobriquet ou une
injure. C’est une marque de fabrique. Une revanche sur la
vie… si l’on peut s’exprimer ainsi.
Dans un certain milieu mon activité est reconnue et mon
sourire vaut à lui seul un laissez-passer mais c’est aussi une
référence vivante de libre expression… de mon approbation ou
non…
Pour moi, qu’importe. Je suis grassement payé et sentir à quel
niveau je suis arrivé me rend parfois hautain, fier et froid moi
le pince-sans-rire. Ma liberté d’action n’a pas de limite et
celles et ceux qui m’embauchent sont conscients de tous les
risques qu’ils encourent. Parfois, je suis à l’extrême limite de
mon emploi et cette légèreté peut me nuire.
Cependant, dans tous les cas, j’en éprouve un plaisir immense
et supérieur. Qu’il est doux le respect que l’on m’accorde et je
ne peux décevoir qu’elle que soit la rencontre, l’employeur qui
demande une de mes prestations… moi le tueur de gags.