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MÉGALO OU MYTHO ?

        Ce matin, je me sens la force d’un chêne et le moral… scié. Je
        vais   rejoindre   ma   maison   de   campagne   qui   est   bien   seule
        dans…  sa   campagne.   Et  l’hiver   la   solitude   s’engraisse   d’un
        temps encore plus solitaire. En fait, il faudrait un moral de
        bulldozer pour détruire ce temps de rien qui tue à grand feu de
        joie sur sa route des prisonniers de son aura et si ce n’est par
        le blocage d’un médicamenteux qui a une tête des mauvais
        jours dans une eau saumâtre de tristesse…

        Y a pas d’atout à jouer le dépressif. Le monde est dépressif et
        l’on   veut   nous   faire   croire   à   l’espoir.   L’espoir   est   la
        conséquence   d’une   utopie   qui   s’impose   comme   un   idéal.
        L’espoir se marre des bienheureux imbéciles qui se lient à ses
        bras trop massifs… Mais, je ne suis pas là pour convaincre de
        mon   état   d’âme   qu’elle   se   goure   de   chemin.   Non,   non.   Je
        prends mon chemin en toute conscience et mon dynamisme est
        une seconde nature qui me dénature au fil de Temps qui se
        moque bien de mes heures personnelles perdues entre les nids
        de poules du désespoir et les bosses des moqueries dont je fais
        l’objet. Oui, l’objet est bien le terme. Et le terme est d’autant
        plus solide que l’on me croit imbécile…

        Je tisse ma toile en solitaire aguerri. Mes combats se font à
        l’encre nue sur le ring de mes pages serviles, à mes lignes de
        conduites   sans   permis…je   suis   mon   choc,   je   suis   mon
        piédestal…

        Suis-je   mégalo   ou   mytho ?   Qu’importe !   Ma   campagne
        compagne   m’attend   dans   sa   solitude   ventrale,   je   vais
        renaître… encore et encore…
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