Page 73 - Revue LITAR 2019
P. 73
Atelier A1 : Traitement innovant de la douleur en Rhumatologie
Dhahri Rim, Ben Tekaya Aicha, Gharsallah Imène
Résumé :
Longtemps délaissée, la prise en charge de la douleur des pathologies ostéo-
articulaires est devenue ces derniers temps une priorité pour les rhumatologues, du
fait que celle-ci représente le mobile principal de consultation en rhumatologie et un
facteur important de handicap fonctionnel et de détérioration de la qualité de vie des
patients.
La définition de la douleur la plus souvent citée est celle proposée par l’International
Association for the Study of Pain (IASP) : la douleur est une « expérience sensorielle
et émotionnelle désagréable, liée à une lésion tissulaire existante ou potentielle, ou
décrite en termes évoquant une telle lésion » (1). Cette définition, assez vague,
témoigne de la nature subjective de la douleur autant que de sa complexité.
La prise en charge thérapeutique repose sur le traitement étiologique lorsque cela est
possible, mais également sur les traitements symptomatiques de la douleur
regroupant les antalgiques, les coanalgésiques et les traitements antalgiques non
médicamenteux.
Or, notre arsenal thérapeutique s’est réduit considérablement ces dernières années,
soit du fait de la mise en évidence d’effets indésirables graves aboutissant à un retrait
pur et simple de commercialisation (comme le dextropropoxyfèneparacétamol), ou à
une restriction d’utilisation (contre-indication absolue ou relative en cas
d’antécédents cardiovasculaires pour les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)
par exemple), ou encore au déremboursement de certaines molécules limitant de ce
fait leurs prescriptions (médicaments anti-arthrosiques symptomatiques d’action
lente, acide hyaluronique). Et même le paracétamol, en tête des médicaments
proposés en première intention dans toutes les recommandations jusqu’à présent voit
son étoile se ternir par défaut d’efficacité selon la médecine fondée sur les preuves
et avec une suspicion d’effets indésirables graves jusque-là réservés aux AINS !
Ainsi, sa balance bénéfice-risque est désormais considérée comme insuffisante dans
cette indication remettant en cause sa prescription en première intention (3,4). Plus
grave encore, une nouvelle épidémie de décès est apparue ces dernières années aux
États-Unis du fait d’une consommation excessive d’opioïdes prescrits bien souvent
pour soulager les douleurs arthrosiques. Cette dépendance liée aux opioïdes, avec