Page 14 - Paul THUNISSEN
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Avoir le désir de dessiner l’avenir
Nos élus sont en panne de projets d’avenir parce qu’ils passent le plus clair de leur temps
à s’occuper de leur réélection, à multiplier les mandats payants qui leur assurent un train
de vie confortable, ou pour ceux qui échappent à cette caricature à feindre d’ignorer ce
que font leurs pairs. C’est normal quoi !
On reste dans la norme. Les élus que nous avons choisis ne font pas trop de bruit. Ils
ont surtout appris à dire ce que nous avons envie d’entendre, mais sans prendre de
décision hors norme. Ce serait faire du bruit et prendre des risques. Alors, on abandonne
les leviers de décision aux multinationales, à l’industrie financière, aux organes
européens. Nos élus n’en mesurent pas l’impact sur la démocratie, l’impact social et
environnemental ou encore l’impact sur l’économie réelle.
Prendre des risques, c’est risquer de se tromper, de faire un mauvais choix. Il vaut mieux
prendre le risque d’un mauvais choix que de végéter toute sa vie. Le choix est l’admirable
résultante de notre condition d’homme et de femme libre.
Alors, osons dessiner l’avenir en formulant de bonnes ou de moins bonnes idées dont
nous pourrons débattre ensemble.
Avoir le désir de penser et d’agir autrement
Face à l’inefficacité des politiques de gauche ou de droite et face à leur manque de
réactivité, aucune stratégie politique classique n’est plus crédible, ce qui explique en
partie la montée des extrêmes, mais aussi la percée dans les sondages de petits partis
tels que le Parti Pirate en Flandre qui se taille la cinquième place.
Il est urgent de dire « non » à l’obscurantisme du populisme et aux mensonges des
autres, et de modifier le système politique tout entier. Il faut dire « non » à toute politique
de haine et de rejet, mais aussi à toute politique sociale qui exclut, qui marginalise, qui
multiplie les injustices, qui ment pour que rien ne bouge jamais en profondeur. Il faut
refuser le confort de la soumission pour la souffrance de la vie et de la liberté, car vivre,
c’est parfois avoir mal… mais quel bonheur ! Le sportif sait mieux que quiconque qu’on
n’arrive à rien sans souffrance.
En tant que citoyens, nous devons créer une société du possible, individuellement et
collectivement, une société où chacun peut comprendre, entreprendre, où chacun pourra
se sentir vivant, à l’instar du mouvement punk de la fin des années ’70 où les individus
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