Page 9 - Paul THUNISSEN
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à la vulgarité ce que le ‘populaire’ est au ‘vulgarisé’. Le premier est vil, le second est
noble.
En démocratie, le peuple est souverain. Son scrutin ne peut être qualifié de populiste.
C'est la manipulation du peuple dont se rendent coupables les politiciens qui relève du
populisme. Il fait appel aux instincts primaire de l’Homme. Il ne s’inspire que du marketing
et est dépourvu d’idéologie positive. Il ne porte aucun projet intéressant les citoyens. Il
ne s’intéresse qu’à ce qui se vend bien et qui apporte à ses leaders pouvoir, richesse et
gloire. L’Etat-Islamique et Donald Trump sont des populistes.
Ses leaders font appel très subtilement aux plus mauvais penchants des citoyens, et ne
manquent pas d’arguments tels que le repli identitaire, le développement de peurs dus
à un discours sécuritaire outrancier, l’occultisme de la notion de liberté.
Les populistes ne manquent pas d’arguments pour leurrer les citoyens en leur faisant
croire qu’ils sont de purs démocrates (J’écoute les gens, je parle leur langage). Leur
discours s’attarde sur ce que la minorité de citoyens démunis de la capacité d’un
discernement efficace veulent entendre en faisant appel à un élitisme anti-élitaire (Je
suis l’anti-establishment, je suis le peuple).
En revanche, ce qui est populaire est simple et authentique. Le ‘populaire’ est
généralement connoté à gauche, mais je me rends compte que ce terme est aussi utilisé
par les partis de droite. Finalement, la droite et la gauche signifient-elles encore quelque
chose ?
Ce qui est populaire s’oppose à ce qui est élitaire et se repose sur le bon sens des gens.
La représentation authentique des citoyens dans leur diversité fut longtemps la tradition
des chefs d’états, ceux et celles qui étaient animés par le désir de servir et non d’être
servi. Ceux-là n’hésitaient pas à se décentrer, à sortir de leur champ idéologique pour
résoudre des crises majeures.
Il est crucial que lors des élections législatives de 2019, les citoyens fassent émerger de
l’ombre un mouvement qui imprimera une renaissance en Belgique et en Europe.
Ce manifeste n’est qu’un document de travail qui a pour vocation d’ouvrir des débats,
d’être critiqué et amélioré. Il n’est en aucun cas un document fini et les pistes qui y sont
évoquées ne sont que des propositions bonnes et aussi probablement moins bonnes,
comme le disait A. Peccei, fondateur du Club de Rome :
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