Page 34 - Paul THUNISSEN

car ils tiennent à protéger leur mode de vie. Encourager leurs enfants à développer leurs

propres processus de pensée critique, c’est risquer de remettre en cause la morale, les

normes et notre mode de vie. Un part seulement de connaissance doit être transmise
d'une génération à la suivante, c'est un des rôles des parents et de l'école. Nous devons

laisser à l'enfant, l'adolescent ou le jeune adulte le soin de faire ses propres découvertes.

Le système éducatif est fondé sur le développement de la mémoire et non de l’initiative ;

il est fondé sur les souvenirs et non sur les capacités.

A titre d'exemple, lorsqu'on parle des colonies, on aborde l'histoire du point de vue des
blancs et le point de vue des noirs est ignoré. A ce propos, je vous suggère de visionner

le long métrage que ma sœur, Marie-Anne, a réalisé en 2004 'Nous n'étions pas amis'.

On enseigne les causes et les objectifs des guerres de la manière dont les adultes

souhaitent que les enfants s'en rappelle.

L'histoire dévoile et révèle, la politique dissimule et justifie

L'histoire est censée être un compte rendu exact et intégral de ce qui s'est vraiment

passé. La politique ne concerne jamais ce qui s'est vraiment passé, mais n'est que le
point de vue de quelques-uns à propos de ce qui s'est passé. D'ailleurs, les politiciens

détestent l'histoire fidèlement écrite.

Il ne faut pas croire que les choses allaient mieux il y a septante ans, mais comme la

mémoire est myope, on n'a retenu et enseigné que le bon côté, en occultant habilement

le pire. Comme on n’a pas développé notre pensée critique, on a mémorisé fidèlement
ce que d'autres personnes voulaient qu'on retienne.

L'enseignement actuel mène le monde à l'ignorance plutôt qu'à l'en écarter

Nos livres d'histoires amènent souvent nos enfants à voir le monde d'un point de vue

particulier. On dénigre toute tentative d'enrichir les comptes rendus historiques en

présentant une vision élargie des faits. Nous ne disons pas à nos enfants la vérité à
propos de notre passé, afin qu'ils ne puissent pas nous voir tels que nous sommes.

Aujourd'hui, on a encore trop de réflexions du type : ''si si, c'est vrai, on l'a dit à la
télévision''

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