Page 30 - Paul THUNISSEN
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représentants élus par les citoyens. En Europe, l’exécutif est en général élu au suffrage
indirect, contrairement à l’Athènes antique où il était élu au suffrage direct.
J’observe que ce type de démocratie a fait son temps. Les élections à elles seules ne
sont plus en mesure de constituer un gouvernement et ne permettent plus non plus de
gérer sainement le pays. Les partis ne représentent plus nécessairement leurs électeurs,
les médias influencent dans certains cas les suffrages et l’électeur est mieux informé et
plus critique. En campagne, nos élus déclarent haut et fort ce que leurs électeurs
potentiels ont envie d’entendre alors qu’ils savent pertinemment qu’il leur sera impossible
de réaliser leur programme au cours de leur mandat.
J’observe que les représentants de la Société Civile (Syndicats, Mutuelles,
Coopératives…) qui constituaient un relais entre les citoyens et le pouvoir ont perdu leur
influence.
J’observe que, grâce au Web 2.0, les citoyens sont informés en temps réel des
développements politiques. Ce qui est frustrant, c’est qu’ils peuvent poster des
commentaires immédiatement mais ne peuvent interagir qu’une fois tous les cinq ans.
J’observe que l’élu jouit d’une visibilité sans précédent, mais n’est plus en phase avec
les revendications citoyennes. Comme je viens de le dire, c’est frustrant d’être informé
en temps réel et de rester impuissant.
J’observe que la démocratie est sous tutelle du monde économique. La démocratie
semble se contenter de schémas hérités du passé dont les grilles de lecture sont
inopérantes. L’évolution est permanente, ce qui stimule l’innovation. Les entreprises, la
recherche scientifique, les sport, … abandonnent les vieux schémas et innovent en
permanence pour pouvoir rester au faîte de l’actualité dans les matières qui leur sont
propres.
J’observe que différents états expérimentent d’autres formes de démocratie, telles que
la démocratie délibérative.
J’observe qu‘en Belgique, les représentants des citoyens s’attachent plus à réformer
l’état qu’à rechercher des solutions durables pour le bien-être des citoyens. En1970,
c’était la première réforme de l’état belge. En 2011, on en était déjà à la sixième. On
observe aussi qu’aucune attention n’est apportée à la réforme de la démocratie.
J’observe que depuis la fin des années ’70, la paupérisation gagne du terrain sans que
notre système démocratique ne soit en mesure de l’enrayer.
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