Page 187 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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      Où a-t-on vu un chef terroriste, dont la tête est mise
à prix cinq millions de francs, devenir du jour au lende-
main le protégé des services de sécurité? Ahmed Benaï-
cha, puisque c'est de lui qu'il s'agit, a poussé Je culot
jusqu'à poursuivre en justice El Khabar Hebdo pour avoir
publié une photo le représentant avec une Kalachnikov en
bandoulière. Le jour du procès, il est arrivé au tribunal
d'Alger sous la protection d'Wle importante escorte des

services de sécurité.
      Les accords passés avec l'AIS ont permis à des cen-

taines de terroristes de narguer leurs victimes en se faisant
indemniser grassement. La mafia des généraux n'a fait que
rémWlérer ses complices pour services rendus.

      Comment expliquer que l'un des membres fondateurs
du Front islamique du salut, Ahmed Merani, passe du rang
d'intégriste obscurantiste à celui de conseiller du Premier
ministre, Sid Ahmed Ghozali, puis du général Tewfik,
patron du DRS, avant de se retrouver ministre dans un
gouvernement censé combattre l'intégrisme islamiste?
Pourtant, Merani, ancien magasinier, n'a aucune compé-
tence à faire valoir pour occuper ces postes.

      Précédemment, Saïd Guechi, autre membre fondateur
du FIS, avait occupé pendant un certain temps le poste de
ministre du Travail et des Affaires sociales dans le gouver-
nement de Sid Ahmed Ghazali, avant de se voir nommer
à un poste diplomatique en Arabie Saoudite.

     Quelle différence y a-t-il entre ces deux favoris du
régime et Ali Belhadj ? Ce sont tous trois des intégristes
islamistes. La seule différence, c'est que les deux premiers
sont des agents de la mafia, tandis que celui qui refuse de
composer avec elle la sert autrement et involontairement.

      Quelle différence y a-t-il entre les chefs des deux par-
tis intégristes, Abbassi Madani, leader du FIS, et Mah-
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