Page 183 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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en est de même dans l'appareil judiciaire et le corps diplo-
matique.
En 1990, les cadres du ministère des Affaires étran-
gères, encouragés par la périnde de récréation démocra-
tique qui s'est étalée de 1989 à 1991 , se sont mis en grève
en signe de protestation contre les nominations de per·
sonnes étrangères au corps diplomatique à des postes à
l'étranger. En effet, des militaires, des policiers en retraite,
des médecins, étaient nommés à des postes de diplomates.
Ils étaient tous désignés par les services de sécurité, la
police ou un parrain bien placé.
La règle, toujours en vigueur à ce jour, est d'accepter
de se faire racketter par son parrain. Autrement dit, parta-
ger votre salaire avec celui qui vous aide à obtenir un poste
dans une ambassade ou une représentation algérienne à
l' étranger.
Évidemment, ce n'était pas le cas d'Amine Bourokba,
beau-frère du président Chadli et médecin, nommé en 1990
à la représentation algérienne de l'UNESCO à Paris, en
remplacement du commandant Mosbah, l'un des plus bril-
lants officiers de la SM. Bourokba, qui n'avait aucune rela-
tion avec les selVices secrets au plan professionnel, avait
pour mission de gérer les affaires de la famiUe présiden-
tielle en France. Depuis sa nomination à ce poste, il n'a
jamais transmis le moindre rapport d'activité à la Déléga-
tion générale à la documentation et à la sécurité.
La manipulation ne s'arrête pas là. Depuis l'ouverture
de l'ère sanglante, eUe se fait à plus large écheUe. C'est
tout un peuple qui en est l'objet. Pour cela, l'unique chaîne
de télévision est un outil redoutable dont usent et abusent
les généraux. Le meilleur exemple est sans doute celui des
« marches spontanées », soit pour soutenir le président de
la République, quand la mafia le veut, comme lorsqu'il