Page 181 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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Commerce, Jnfonnation). Le manque de cadres a fait que,
parfois, ce sont des civils ayant effectué leur service natio-
nal dans la périphérie des services de sécurité qui ont été
promus à ces postes.
Dans les entreprises publiques, ce sont également des
civils qui sont désignés comme Assistants de sécurité et
de prévention (ASP). Parfois, certains ASP se prennent au
jeu et se font passer pour des officiers de la Sécurité mili-
taire. Ils sont toujours en costume, cravatés, hiver comme
été, font gonfler leur veste au niveau de la ceinture par
n'importe quel objet pouvant faire croire qu'ils portent une
anne de poing, ne boivent que du whisky et fument le
cigare. Dès leur nomination, ils limitent leurs fréquenta-
tions aux seuls responsables de l'entreprise. Par le regard,
ils font savoir aux uns et aux autres qu'ils les ont à l'œil
et qu'ils risquent de faire l'objet d'un rapport aux services.
TI faut préciser que ces ASP ne sont ni rémunérés,
ni pris en charge par les services de sécurité. Leur seule
motivation, c'est le plaisir de s'afficher devant leurs col-
lègues aux côtés d'un sous-officier de la SM. Évidemment,
ils ne donnent jamais le grade réel de cet officier traitant
devant eux. Qu'il soit sergent, adjudant ou lieutenant, il
est toujours présenté en qualité de commandant, le grade
le plus valorisant dans les années 80. Lorsque les orga-
nismes dans lesquels ils exercent possèdent des représenta-
tions à l'étranger, ils sont parfois récompensés par des
affectations dans ces postes très prisés. Les journalistes,
eux, convoitent les bureaux de l'Agence de presse offi-
cielle, l'ASP, même s'ils exercent dans d'autres organes
de la presse algérienne.
La mission de ces ASP consiste tout simplement à
servir d'indicateurs. En cas de grève dans l'entreprise, ils
dénoncent les meneurs en précisant leur adresse pour faci-
liter leur arrestation. Ils dénoncent également les militants