Page 180 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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La mafia des généraux
À son départ, en août 1990, le général Betchine, après
avoir laminé les services de sécurité, laisse derrière lui,
deux lieutenants-colonels, Mohammed Tahar Abdessalem
et Cherif, qui seront radiés deux ans plus tard par Tewfik,
et moins d'une dizaine de commandants nouvellement pro-
mus. Un véritable séisme.
Ainsi, le général Tewftk trouve le terrain dégagé pour
mettre aux postes clés des hommes très soucieux de la
suite de leur carrière, qui obéissent au doigt et à l'œil.
Débarrassé des anciens de l'ALN, mis d'office à la retraite,
il éloigne de son entourage, et notamment des structures de
la sécurité intérieure, les officiers universitaires qui seront
affectés à la Direction de la sécurité extérieure. Ceux qu'i!
soupçonne de ne pas adhérer à sa politique seront nommés
à des postes à l'étranger. Parmi eux, le colonel Souames
Mourad dit Habib, les commandants Fawzi, Allili, Hakim,
Aziz, Abdou, Sarnraoui Mohammed dit Habib, aujourd'hui
colonels ou lieutenants-colonels, pour ceux qui sont encore
en activité.
Certains officiers ont fait défection et demandé l'asile
politique dans le pays hôte; d' autres ont tout simplement
demander leur radiation après avoir accompli les vingt-
cinq ans de service actif.
Avec des honunes acquis à lui par opportunisme, le
général Tewftk peut mettre en œuvre une politique de
manipulation rarement égalée ailleurs.
La manipulation n'est pas un exercice nouveau pour
les services secrets algériens. Leur présence dans les divers
secteurs de l'activité socio-économique du pays a toujours
été une constante de leur politique. Des officiers sont
nommés conseillers à la sécurité au niveau des ministères
de souveraineté (Affaires étrangères, Intérieur, Justice) et
dans les ministères stratégiques (Énergie, Finances, PTf,