Page 177 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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règne du mensonge  175

évocation terrorise le plus courageux des hommes, ne vit
en réalité que d'un mythe que ses propres officiers n'arri·
vent pas à expliquer.

      En 1979, au lendemain de la disparition de Houari
Boumediene, Kasdi Merbah a cédé la DSM à l'un de ses
hommes de confiance, Yazid Zerhouni, et gardé un œil
sur cette structure stratégique pour le pouvoir algérien en
changeant son statut, afm d'en faire une direction centrale
au même titre que les autres, rattachée au secrétaire général
qu'il était. En 1980, son limogeage, a été suivi de celui de
Yazid Zerhouni et de ses proches collaborateurs, notam-
ment Ferhat Zerhouni et Ali TOUDSi.

      C'est alors que fut désigné le colonel Lalœhal Ayat
Mejdoub. Originaire de Oued Zenati, dans l'Est algérien,
cet ancien officier de l'ALN était, avec Kamel Ouartsi,
l'un des rares maquisards à s'être vu confier une direction
centrale du ministère de la Défense au lendemain de l'in-
dépendance. Il fut ensuite nommé chef de la 6' Région
militaire, avant d'arriver en 1981 au bâtiment C du minis~
tère de la Défense nationale, siège de la Direction centrale

de la Sécurité militaire. A ce poste, il devait impulser un

nouveau souffle aux services de sécurité qui venaient d'en~
registrer l'arrivée d'une vague de jeunes lieutenants, tous
fraîchement sortis des universités et des grandes écoles.

      Cet officier, artilleur de formation, possédait un
énorme potentiel. « 11 a un véritable ordinateur dans la

tête », disaient de lui ses jeunes collaborateurs. nlisait tout

ce qui lui passait entre les mains. N'étant pas arabophone,
il me demandait souvent, lorsque je fus affecté à son cabi-
net, de lui préparer des synthèses en français de livres
parus en langue arabe. Parfois, il demandait la traduction
intégrale d'un texte ou d'un article d'analyse paru dans la
presse arabe.
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