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             Dimanche 25 Août 2019
                                                                               Mila


                                  LA ROBE KABYLE S’INSINUE



                   DANS LE TROUSSEAU DE LA MARIÉE




                  Le jour du mariage, chaque mariée aspire à se montrer sous ses plus beau atours, en défilant devant sa belle‐famille et les convives
                étrennant des robes traditionnelles reflétant les traditions et la culture de la région dont elle est originaire, mais le fait le plus saillant
                actuellement à Mila, c’est de voir la robe kabyle, avec ses couleurs chatoyantes, s’insinuer peu à peu dans le trousseau de nombreuses
                                                             mariées, en plus des gandouras habituelles.

                  vec plus de 18 ans d'expé-
                  rience dans la confection
            Ades trousseaux des ma-
            riées et les différentes gandouras
            traditionnelles, Amina Abderre-
            zak, couturière à Mila, affirme
            qu’en plus de la traditionnelle
            gandoura en velours brodée de
            fils d’or, le "karakou" et le caftan,
            la robe kabyle est devenue, ces
            derniers temps, un vêtement "in-
            dispensable" dans le trousseau de
            la mariée à Mila.
            Cette artisane a évoqué, à cet
            effet, la "Tassdira" du mariage, au-
            trement dit l’incontournable tra-
            dition exigeant de la mariée de
            défiler au milieu des invités revê-
            tant différentes tenues tradition-
            nelles expressément cousues en
            prévision de ce jour, en particulier
            devant les proches du marié.
            A ce titre, de nombreuses mariées
            mettent un point d’honneur à
            faire étalage de leur élégance en  leur trousseau une robe kabyle,  rapport à certaines autres tenues  de la mariée.  Elle fait partie de  tion de la culture de la wilaya de
            exhibant les plus belles gandou-  pour signifier leur appartenance à  traditionnelles onéreuses que  notre tradition et de notre iden-  Mila, Lezghad Chiaba, la présence
            ras traditionnelles faisant partie  l’Algérie et leur respect de la di-  porte la mariée le jour de son ma-  tité qui n'est pas exclusive à une  de la robe kabyle dans les ma-
            du patrimoine de leur région,  versité du riche patrimoine natio-  riage. De son côté, un vendeur  seule région", affirmant que la  riages n’est pas étrangère à la cul-
            mais aussi de celui des autres ré-  nal". Selon l'artisane, l’une des  local de robes de mariage assure  fête du mariage représente "une  ture et au patrimoine local,
            gions du pays, d’où "l’incursion"  raisons pour lesquelles l'épousée  avoir enregistré récemment des  occasion de faire connaître notre  d’autant que les frontières s’entre-
            de la robe kabyle dans le trous-  choisit une robe traditionnelle ne  demandes pour                 patrimoine  et  croisent au Nord avec celles de la
            seau de l'épousée à Mila.    faisant pas partie du patrimoine  la gandoura ka-  La robe kabyle, simple,  nos spécificités  petite Kabylie, à l’instar de la wi-
            "Au moment de la Tassdira, la ma-  de la région, c’est aussi un moyen  byle de la part de           vestimentaires à  laya de Jijel, ou encore au Sud
                                                                                      confortable et pratique
            riée apparaît de prime abord en  à travers lequel la mariée pénètre  nombr euses                    la beauté impa-  avec celles de la wilaya de Batna
            habit traditionnel local, générale-  dans le foyer marital, dans le cas  jeunes filles, ajoutant que même  rable, conférant à la jeune fille al-  et la région des Chaouia, d’où
            ment une robe blanche en réfé-  où le mari serait originaire d’une  si, pour l’heure, cette demande  gérienne élégance et grâce".  cette influence du patrimoine en-
            rence à la culture et au patrimoine  région différente, comme "preuve  n’est pas encore très forte, cela in-  La toute nouvelle mariée, ayant  vironnant. De manière générale, la
            de la région, avant de porter le  de son intention de vouloir coha-  dique néanmoins que la robe ka-  emporté une robe kabyle dans  robe kabyle suscite l’intérêt des
            karakou algérois, la robe oranaise  biter et s'adapter à son nouvel en-  byle va figurer davantage dans le  son trousseau, explique que cette  jeunes filles de par la qualité du
            (blousa), la gandoura en velours  vironnement".Autre  facteur  trousseau de la mariée.  tenue traditionnelle est simple,  tissu, sa conception simple et pra-
            constantinoise (Katifa), en plus  susceptible d’expliquer l’engoue-  Originaire de Mila et nouvelle-  confortable et pratique compara-  tique, ainsi que les symboles bi-
            des tenues chaouie et kabyle",  ment des mariées pour la robe  ment mariée, Mme Nouha, sou-  tivement au reste des gandouras  garrés qui ornent notamment
            confie Amina Abderrezak.     kabyle, c’est aussi sa simplicité  tient, pour sa part, que "la robe  qu’elle a portées au moment de la  l’encolure et ce, sans porter préju-
            Et d’ajouter : "Beaucoup de ma-  raffinée, ses couleurs pétillantes  kabyle s’est frayée une place  Tesdira. Selon le chef de service  dice au caractère conservateur de
            riées emportent désormais dans  et son prix jugé "raisonnable" par  parmi les tenues traditionnelles  du patrimoine culturel à la Direc-  la femme algérienne.
                                                                       Histoire d’Algérie
                                   Abou Qurra et la révolte des Ifrinides


            L’implantation de l’islam en Afrique du  courant de pensé de l’islam qui propose de  pour  se retirer  de Tobna, moyennant une  tuels, fortifications et souks. Une des
            nord, ne se fit pas sans troubles et insurrec-  nouvelles réformes au dogme. En 765,  somme d’argent. Cet incident sema la dis-  conséquences de la prise de pouvoir par les
            tions. La mort de Koceila, chef de la tribu  Abou Qurra  rassemble les tribus berbères  corde parmi les alliés.  ifrenides est l’alliance et le traité de paix
            des Awraba en l’an 688 marque le début de  sous son commandement pour déclarer  Il est à souligner que la tribu des Ath Ifren  scellé avec les idrissides, à leurs têtes, le
            rixes entre divers dynasties musulmanes  une insurrection contre l’impôt omeyyade.  a soutenu Dihya (Kahina) et Koceila avant  chef Idriss Ibn’abd Allah al-Kamil, fondateur
            qui opposèrent musulmans arabes et ber-  A la tête d’une armée de plus de   40 000  la conversion de ce dernier à l’islam lors de  du royaume idrisside.
            bères. Les Ath Ifren de la tribu Zénète ou  cavaliers et fantassins, ainsi que 6000 iba-  leur insurrection contre les omeyyades.  Les deux alliés Ifrinide et Idrisside repous-
            Banou Ifren pour les sources arabophones  dites menés par Ibn Rus-                  Cela nous renvoie à une  sent les ennemies communs omeyyades et
            figurent parmi les premières tribus islami-  tom  et  des  troupes  Le royaume sufrite   longue tradition d’allé-  abbasides, redéfinissant ainsi la carte du
            sées en nord Afrique aux cotés des Ma-  Sanhada, il s’empare de  de Tlemcen         geance islamo-berbère.  Maghreb médiévale. Abou Qurra entretient
            ghraouas, qui sitôt fait, entrèrent en conflit  Tobna près de Batna, du             En l’an 790, Abou Qurra éta-  ainsi une longue tradition de résistance
            avec les Omeyyades et Abbassides venus  Constantinois puis de Kairouan. Ce qui cor-  blit sa capitale sur les ruines de Pomaria, la  ifrenide. Connus pour avoir repoussé les ro-
            du Machriq (l’Orient musulman).     respond selon les sources historiques au  romaine prés de Tlemcen et qu’il fit bapti-  mains, les byzatins et les premières inva-
            Proclamé imam suite au décès de Khaled  territoire contrôlé auparavant par Koceila.  ser Agadir. Devenue un symbole de l’hégé-  sions arabo-musulmanes, ils emploient la
            Ibn Hamid al-Zanati en l’an 736, Abou  Par la suite, il sera accusé d’avoir signé un  monie berbéro-musulmane au Maghreb  même fougue à maintenir leur position au
            Qurra professe le Kharidjisme sufrite, un  pacte avec le chef abbaside, Omar Ibn Hafs,  central, la ville se dote de monuments cul-  sein de la sphère musulmane.
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