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Les Brèves d’Anna



                                                                                       P ar ution du 15/06/20 1 7



                                                                               abîmées. Pour nous le résultat est pro-
           L e collectionneur n’a jamais tort                                  bant. Cette présentation a l’avantage
                                                                               de fournir une brillance qui met en
              our qui veut bien les lire les faits   résistent encore mais nous pensons   valeur les couleurs tout en concervant
          Pdivers relatés en page «n» sont   que l’avenir ne leur laissera pour choix   l’aspect «dans son jus» de l’oeuvre .
           souvent beaucoup plus instructifs   que de revenir sur leur décision ou
           que  les  «Une».  Ainsi  «Les  Brèves   bien disparaître du marché. La loi de
           d’Anna» a pris connaissance de la   la visibilité est dure mais c’est la loi.
           publication des comptes trimestriels   Yacine Hachani par exemple. Cela fait
           du plus ancien groupe mondial de   presque 10 ans qu’il nous parle de ses
           vente aux enchères. Ces comptes sont   peintures new-yorkaises réalisées sur
           négatifs pour le premier trimestre 2017   papier dans les années 1990 sans ja-
           mais moins qu’en 2016. Il y a donc   mais nous en montrer une seule. Il faut
           un mieux. Il ne s’agit toutefois pas   savoir que l’artiste est né à Alger il y a
           ici d’utiliser les difficultés des autres   presque 60 ans. Il se définit d’ailleurs   Yacine Hachani ferait-il école ? Il sem-
           comme un onguent pour les siennes   plus comme «Algérois» qu’«Algérien».   blerait en  effet que  certaines  digues
           mais plutôt de les interpréter comme   Après des études aux Beaux-Arts de   se rompent et que l’argument «si
           un marqueur de l’évolution du mar-  sa ville natale, il s’installe à Paris avant   lui le fait, pourquoi pas moi ?» fasse
           ché. Cette lecture nous a notamment   d’opter pour New York en 1992. Là bas   son chemin. Les oreilles des artistes
           appris que le groupe avait inscrit dans   le succès est immédiat mais tout s’in-  nous paraissent plus ouvertes à nos
           son bilan pour plusieurs dizaines de   terrompt avec le 11 septembre 2001.   demandes. Jean-Jacques Surian a
           millions de dollars en œuvres dont il   Il présente en effet deux tares irrémé-  ainsi gratté encore un peu plus pro-
           avait garanti la vente et qui n’ont pas   diables. Il est Arabe d’un côté et Fran-  fond dans sa cave et nous en a exhu-
           trouvé preneur. Il apparaît donc que   çais de l’autre. Etre apparenté, même   mé deux magnifiques «Intérieur» de
           la façade hautement médiatisée des   de loin, à Oussama Ben Laden ou   grande taille alors qu’il nous avait juré
           records pour œuvres emblématiques   Jacques Chirac est rédhibitoire pour   auparavant ne plus en posséder. Plus
           n’est qu’un trompe-l’œil et que la réa-  un Américain de cette époque. Il fait   deux ou trois petites choses dont «Ma-
           lité du marché est beaucoup plus âpre.   ses paquets, revient s’installer dans la   gasin de lingerie» que nous exposons
           La préhension que fait de ce dernier   région marseillaise et, quoique les   actuellement en vitrine. Egalement
           Galerie Anna-Tschopp semble se véri-  considérant comme particulièrement   parmi les nouveautés entrées récem-
           fier. Toutes les œuvres ne se valent pas   aboutis, ne montrera plus jamais les   ment dans la galerie, un faux triptyque,
           et l’intérêt des collectionneurs, petits   travaux  réalisés  outre-Atlantique.  mais trois vraies peintures d’Alain
           ou grands, se focalise sur des pièces   Jusqu’à ce que Galerie Anna-Tschopp   Danghin et deux très belles pièces de
           et des séries très précises. Pour ces   lui propose d’y avoir accès ou bien   Beppo. L’une d’entre elles a la particu-
           dernières ils veulent bien casser leur   de ne plus rien montrer du travail de   larité d’être la première d’une série que
           tirelire ;  mais uniquement  pour  ces   Yacine Hachani. Nous avons alors pu   l’artiste n’arrive pas à développer. Il ne
           dernières. Le reste ne les intéresse pas   constater que le ramage se rapportait   retrouve pas le «coup de main». Le ha-
           ou plus. Nous redoublons donc nos   au plumage et que les auto-louanges   sard, la chance ont aussi leur écot dans
           exigences quant à la sélection de ce   de l’artiste avaient un réel fondement.   l’art. La seconde est plus ancienne et
           que nous souhaitons présenter à notre   Toutefois  le  fait  d’avoir  été  roulés  et   c’est là tout son intérêt car son stoc-
           public ; et nos efforts commencent à   stockés dans des conditions précaires   kage aux intempéries a, chose a priori
           porter leurs fruits. Les artistes nous   pendant 15 ans a quelque peu altéré la   inattendue, provoqué une altération
           présentent maintenant des travaux   condition de ces papiers. Nous avons   de son inox. De minuscules points de
           qu’ils maintenaient jusqu’alors loin   choisi de les présenter dans l’état, pin-  corrosion se montrent et en colorent la
           des regards, bien à l’abri dans leurs   cés entre deux feuilles de polymétha-  surface, avec pour paradoxe afférent
           réserves et qu’ils arguaient ne pas   crylathe de méthyle (plexiglas), plutôt   que l’économie réalisée sur la qualité
           vouloir vendre pour des raisons   que de les reprendre en les marouflant   du métal confère une valeur supplé-
           aussi multiples que variées. Certains   sur toile ou en en découpant les parties   mentaire à l’œuvre.
           Actuellement visibles à la galerie :                                Pour communiquer avec nous :
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