Page 84 - Fleurs de pavé
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Claude Cotard – Fleurs de Pavé.


                   " Je ne sais où aller. Je me sens affaiblie. Il pleut,
            j'ai la sensation de rétrécir ", explique Lolita.  " Si il n'y a
            plus de larmes, plus de tristesse alors à quoi je sers ? ".
            Lolita à 18 ans depuis un mois. Il y a 2 ans qu'elle est à la
            rue.
            Son   vrai   prénom   c'est   Véronique,   mais   dans   la   rue,
            rapport à sa jeunesse et à son apparence juvénile, tout le
            monde l'appelle Lolita.
            Elle est sous la protection des autres  " Orchidées ".
            Une mère qui fait des ménages, un père au chômage qui
            depuis n'hésitait pas à la violer dès que sa mère était
            partie   travailler.   Un   père   qui   l'insultait,   la   frappait.
            Véronique à finit par ne trouver son salut que dans la
            fugue. Une fugue qui l'a conduit à traverser mille dangers,
            pour une jeune fille de seize ans, au hasards des rues
            parisienne, imaginez !
            La  peur  des flics,  la  peur   du  viol,  la   faim,  la   soif,  la
            violence. Dieu soit loué, très vite Véronique " Lolita " est
            tombé sur Marie qui l'a pris sous son aile.
            "  On ne se retrouve jamais à la rue par hasard. Il y a
            toujours   une   très   longue   histoire   avant,   qui   remonte
            souvent à l'enfance.  Disons qu'un jour la pression sur tes
            épaules atteint le point de rupture. Et tu te casses. C'est
            une question de survie ".
            Lolita est alors une proie facile, une proie perdue entre les
            tentations de boire pour oublier, de se droguer pour les
            mêmes   raisons,   de   se   prostituer   pour   manger,   pour
            retrouver un lit chaud.
            Être une femme SDF, c’est être une proie facile pour les
            hommes violents et pervers. C’est être une femme violée à
            plusieurs reprises. C’est se faire toujours voler ses affaires
            et devoir prendre un compagnon pour se protéger,
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