Page 85 - Fleurs de pavé
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Claude Cotard – Fleurs de Pavé.


            toujours avec un échange de prostitution.
            Lolita marches. Sans but. Libre. Le poids qui l'écrasait a
            disparu d'un seul coup. Ça bouillonne dans sa tête.
            Elle sais qu'elle ne reviendras pas en arrière. Chaque pas
            l'éloigne de son passé, des mains de son père sur son
            corps,   la   fouillant   dans   son   intimité,   la   frappant
            lorsqu'elle avait l'outrecuidance de tenter de le repousser.
            Elle abandonnes de pleins cartons de souvenirs à chaque
            coin   de   rues.   Elle   n'as   aucune   idée   de   ce   qu'elle   vas
            devenir, mais elle ne sent plus ces mains qui la dégoutait,
            la faisait vomir après chaque actes, la faisait aller se laver
            en se frottant la peau jusqu'au sang, pour chasser cette
            odeur putride du mâle (mal) paternel.
            Mais dans son malheur Lolita a de la chance, tomber
            rapidement sur Marie la colonel, une Marie qui deviens
            pour la jeune fille une bouée de sauvetage.
              Beaucoup n'ont pas cette chance ! Expulsées, souvent
            battues, divorcées, alcooliques ou pas, les femmes SDF
            sont très vulnérables.
            Elles sont exposées à la prostitution,  souvent aux viols, à
            la violence, dans les centres d'hébergements.
            Une précarité qui en pousse certaines à se prostituer pour
            un   bout   de   pain,   pour   une   cigarette,   pour   un   verre
            d'alcool, pour un peu de chaleur ou simplement pour une
            protection parfois. Pour se sentir vivantes.
            La drogue  guettent également les plus jeunes, au bout de
            chemin, au bout de l'enfer.

                   Une   femme   ne   réagis   pas   comme   un   homme
            lorsqu'elle se retrouve à la rue. Une femme est beaucoup
            plus forte, et en même temps beaucoup plus fragile.
            Pour un homme, la rue est dur. Pour une femme c'est
                                                                       85
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