Page 43 - Epitre a la PRosperite (Alexandre Telfort)
P. 43
tantes, ses cousins et cousines. L’amour d’un homme n’a pas
manqué à l’enfant adulé. Et pendant longtemps, je me suis même
trompé sur des personnes considérées comme tantes ou oncles;
alors qu’ils n’étaient que de bons voisins, de bons amis de la
famille.
Quand maman ne voulait ou ne pouvait pas me donner de
l’argent, il y avait une tante pour le faire; quand j’avais envie
d’une paire de baskets pour être à la mode comme mes
camarades de classe, il y avait un oncle à Miami pour me les
donner. Ma première bicyclette venait tout droit de Miami.
Quand maman ne voulait pas que je porte des jeans, il y avait un
ami de la famille qui m’en faisait cadeau. Il en a été ainsi aussi
quand je disais à maman que j’allais travailler à l’école pour des
sorties entre amis; il en a fallu que je mente à toute une chaine de
personnes qui veillaient sur moi, si elles me croisaient ailleurs.
Ils pouvaient faire tout cela pour moi, non seulement par amour
mais parce qu’ils travaillaient, parce qu’ils avaient des revenus.
On n’aime pas avec le ventre affamé, on n’aime pas sans oreilles.
Et c’est ma grande déception que les familles se retrouvent avec
les poches vides, sans travail donc sans amour. On voit des pères
EPITRE A LA POSTERITE, par Alexandre TELFORT Fils