Page 45 - Epitre a la PRosperite (Alexandre Telfort)
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forts et prospères pour le pays et pour nos pères. Et que font-ils ?
Quelle absurdité ! »
On n’est pas patriote, on n’est même pas citoyen si on ne forme
pas des fils et des filles libres, forts et prospères. Cela commence
dans une famille bien sûr même avant la naissance. Ils ont brisé
l’une des grandes valeurs de l’haïtianité, l’amitié, le bon
voisinage. Ils se font toutes les femmes du voisinage, ils se font la
femme de leurs amis, de leurs frères, de leurs collaborateurs sans
jamais avoir aucune responsabilité dans tout ça : « Se pa mwen,
se medam yo ». Dans un pays avec 52% de femmes, en vérité, un
homme pourrait en avoir plusieurs sans que ce ne soit la femme
de l’autre. Je ne le nierai pas, les Haïtiens aiment beaucoup les
femmes, aiment avoir plusieurs femmes, même si l’expression de
cet amour peut souvent laisser à désirer. D’ailleurs c’est un
critère de réussite mais je suis intraitable quand il s’agit d’enfant,
de progéniture, du futur de la République.
J’ai été ému de lire un homme ayant grandi sans père comme
moi, pas parce que ce père ne l’a pas voulu, mais parce qu’il est
porté disparu dans la grande lutte pour la démocratie
EPITRE A LA POSTERITE, par Alexandre TELFORT Fils