Page 47 - Epitre a la PRosperite (Alexandre Telfort)
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maudissais le jour qui l’a vu naitre, me disant qu’il ne pensait
pas à moi dans ses actions et qu’il était égoïste. Aujourd’hui,
enfin, grâce à toi, je dois avouer et peut être que demain tu feras
pareil pour moi, je le comprends, eu égard à la somme de
responsabilité sociale et politique que je prends à mon tour dans
un contexte encore une fois difficile.
Dans cette course au relais qu’est la vie, un grand auteur dont je
ne me rappelle pas le nom a dit : les pères sont nés trop tôt, les
fils sont nés trop tard pour marcher de concert et suivre la vie
dans la même direction.
Adolescent, je me suis toujours dit, je ne vais pas avoir d’enfant
dans ma vie, pourtant, ta mère et moi, cette femme adorable,
nous avions calmement planifié ton arrivée dans la vie.
Ma fille, mes vœux pour toi en ces jours sont nombreux.
J’aimerais te voir grandir et te voir devenir une grande dame
dans la vie. Plein d’humilité, de combativité, de rêves et de
perspectives. J’aimerais te préparer à jouer ton rôle de terrien
avec recul et discernement, car la vie, hum ! Je peux t’en dire
long à ce sujet. Les rêves sont nombreux et les déceptions
profondes. Mais la vie, franchement, quand elle le veut bien, elle
peut être une expérience riche et intéressante.
Ma tendre fille, bientôt ce sera le temps d’aller à l’école, en
septembre de cette année. Je te souhaite toutes les bonnes
choses, car l’école, bien plus que toutes les autres expériences de
la vie, est la chose la plus riche et passionnante. Tu te feras des
camarades, des ami(e)s et tu finiras par découvrir tes aptitudes
et savoir clairement ce que tu vas devenir. Mais franchement,
en griffonnant ces quelques lignes sur du papier, à travers les
mots qui me viennent machinalement à l’esprit, je pense à toutes
les autres fillettes de ton âge et d’un âge à peu près je pense à
celles qui déjà n’ont plus de père ; à celles qui n’ont plus de
EPITRE A LA POSTERITE, par Alexandre TELFORT Fils