Page 60 - Epitre a la PRosperite (Alexandre Telfort)
P. 60
Surtout lorsque je pense à la manière dont j’ai failli perdre ma vie
dans un terrible accident inexplicable; détruisant presque le
symbole progressiste et moderne que je représente. J’ai voulu me
venger et j’ai vite fait d’emboiter le pas à d’autres jeunes perdants
qui professaient la mentalité sans foi ni loi qu’amène souvent le
désillusion : on ne sous-estimerait plus la sorcellerie ; on aurait
recours à la magie pour gagner les prochaines élections; on ne
réfléchirait plus au problème du peuple ; on ne présenterait plus
nos idées, nos programmes, des projets durant nos campagnes;
on attendrait le jour du vote pour distribuer des pots-de-vin et
gagner le pouvoir par la force. Le dédain du peuple pour l’agenda
politique était évident. On ne devrait plus intervenir à la radio et
à la télé ; on ne devrait plus s’affilier à un parti politique. On
attendrait jusqu’à l’organisation des élections pour intégrer le
parti au pouvoir ; on n’irait plus porter nos causes telles que
l’intégration des jeunes, Ayiti 2054, la reconquête de la dignité
nationale, puisque nous ne nous engagerions plus, car force fut
de reconnaitre qu’un tel engagement n’assurerait point le droit
de participer à la gestion du pays. Nous avons même pensé à
revenir à nos amours passées : la poésie, un groupe musical.
Bref ! Les élections de 2015 ont failli anéantir l’espoir de ma
EPITRE A LA POSTERITE, par Alexandre TELFORT Fils