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tant les pêcheurs pyrénéens se la joue grave; ils partent afin de rejoindre la rivière. En fin de journée, ils réapparaissent, visages fatigués, les truites n'étaient pas au rendez- vous tant attendu; quelques prises mais rien de bien sensationnel. La traditionnelle tête de veau sauce gribiche, servie au repas du soir et arrosée de pommard, ragaillardit nos pêcheurs. L'adorable pâquerette à la blanche collerette montre le bout de son nez, le printemps vient d'arriver. Florette se réveille, encore un peu endormie de sa longue nuit; elle se réfugie clopin-clopant sous le lierre situé plein sud, les premiers rayons lui chauffent sa carapace. Sous la serre, Annie prépare les semis d'oeillets qui orneront les plates-bandes; un petit rouge-gorge a élu domicile dans les carrés du potager; j'ob- serve le ballet majestueux des hirondelles revenues nous rendre visite jusqu'à l'au- tomne. Corbi reprend ses trois séances de footing hebdomadaires, parfois je l'accompa- gne sur les chemins; ancien marathonien, son énergie m'épate. Chouette, escapade en Vendée pour trois jours; nous partons avec la tata Monique et l'oncle Jean-Paul, nous sommes invités dans la charmante maison des amis Papon. Je suis émerveillé en dé- couvrant l'océan pour la première fois. Je suis en compagnie d'Etoile, la Yorkshire de Christiane; revêche à mon arrivée, j'ai apprivoisé la coquette. Courir des heures sur le sable fin, l'un près de l'autre : un vrai bonheur; j'aurais aimé entraîner mon Etoile au septième ciel. Non d'un chouan, mon amante de St-Jean est stérile. Je suis anéanti; nous décidons de rester bons amis. Etrange coincidence, nous sommes le 17 mai, jour de la saint Pascal (le prénom de Corbi); mais c'est aussi le jour de mon anniversaire; aujourd'hui, j'ai une pige. Annie m'a préparé un succulent repas, haro sur les croquet- tes lyophilisées; ce soir, c'est la teuf ... au menu, haché pur boeuf. Le printemps si froid et humide laisse enfin apparaitre les chaleurs de l'été. Annie s'absente parfois, c'est Edith, l'épouse du cousin Hubert qui a la charge de ma promenade. J'adore ma mar- raine Edith, une jolie femme blonde aux yeux clairs; je suis si ému lors de ses visites, mon coeur bat si fort que je ne peux me retenir de faire pipi; j'avoue avoir un peu
honte de cette conduite de jeune chiot. Edith présente sa tortue Capucine à notre Flo- rette; celle-ci réagit bizarrement en escaladant la carapace de Capucine suivi de cris ai- gus programmant l'envie d'un coït. Devant ce fait accompli, nous tombons de haut. Florette est un mâle, ma soeur est un garçon. La Florette s'appellera dorénavant Flo- rentin. Corbi me paraît empressé cette semaine, je m'interroge et pense comprendre que le grand départ pour la Lozère approche. Annie boucle les dernières valises. Après un long voyage, nous arrivons à Nasbinals dans l'Aubrac lozèrien. A la maison, pas une journée se passe sans que Corbi parle de la Lozère; je sais désormais pourquoi. Le plateau de l'Aubrac est somptueux. Les prairies découpées en parcelles sont entourées d'innombrables pierres en guise de murets. Avec Annie, nous apercevons Corbi au mi-
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