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de l’escalade en salle sur des structures artificielles, compte tenu de la gravité des accidents signalés
dans différentes académies. Au‐delà des spécificités d’une académie de montagne, il est évident que
toutes les académies sont concernées à des degrés divers par des préconisations portant sur les
activités physiques de pleine nature (APPN) : les sports de mer, les séjours scolaires à la neige, les
activités extérieures en général présentent leurs propres risques.
Sur l’ensemble des accidents corporels en éducation physique et sportive au cours de
l’année 2015‐2016 analysés par l’observatoire national de la sécurité et de l’accessibilité des
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établissements d’enseignement , seuls 1,9 % sont intervenus dans le champ des APPN. Ce
pourcentage peut apparaître peu élevé, mais la gravité de certains accidents en milieu naturel,
parfois mortels, et leur médiatisation rendent le sujet extrêmement sensible, en particulier dans une
académie de montagne telle que Grenoble.
La mission a par ailleurs limité le champ de ses investigations au second degré : le niveau
d’engagement des activités, l’autonomie plus grande des élèves et celle des établissements justifient
cette attention spécifique, alors que les sorties scolaires sont davantage réglementées et surveillées
dans le premier degré. En revanche, la mission a couvert tout le champ des pratiques de l’EPS au
collège et au lycée, y compris celles des associations sportives scolaires. Dans les établissements, elle
s’est systématiquement entretenue avec la direction et les équipes d’enseignants, le plus souvent
coordonnateurs de la discipline, des sections sportives ou bi‐qualifiantes ; elle a aussi rencontré des
élèves.
Elle a eu de nombreux entretiens dans l’académie de Grenoble, en particulier avec les inspecteurs
pédagogiques régionaux et à l’école nationale des sports de montagne ainsi que, au plan national,
avec les directions du ministère, le ministère en charge des sports, la direction nationale de l’UNSS, la
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fédération française de montagne et d’escalade et l’UCPA .
Enfin, pour répondre à la problématique qui lui était posée, la mission a pris un double parti :
– elle a choisi d’aborder le sujet par le biais de la prévention, et non par celui de la
responsabilité : outre que cette dernière thématique est largement traitée dans les
circulaires existantes, elle ne peut à elle seule fonder l’exigence de sécurité recherchée,
même si elle y contribue par la clarification des procédures et des décisions. Trop
souvent, l’institution intervient après coup en réaction à des événements graves. Il est
nécessaire de poser la question de la sécurité autrement ;
– elle a privilégié les pistes de réflexion qui conduisent à encadrer plutôt que proscrire. Ce
serait nier l’acte d’éducation que bannir systématiquement toute activité en pleine
nature au motif que celle‐ci recèle des dangers. L’école a aussi la mission de préparer les
élèves à devenir des pratiquants sportifs autonomes et à faciliter leur future insertion
professionnelle, en l’espèce dans le champ des métiers de la montagne.
C’est dans ce cadre que la mission, suite à l’état des lieux qu’elle dresse, a élaboré ses préconisations.
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Enquête annuelle de l’ONS, fondée sur les remontées de la base BAOBAC. Cf. fiche en annexe 3 sur les accidents en
éducation physique et sportive.
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La liste complète des entretiens figure en annexe 2.
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