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Commentaires des décisions du CRD de l’ARMP

            faut-il ajouter que le tribunal administratif n’est obligé à rien, c’est-à-dire qu’il
            peut  refuser  d’interrompre  l’instance  pour  sortir  le  contentieux  de  la  voie
            juridictionnelle sur laquelle il a été engagé par les parties. Ce refus de conciliation,
            opposé dans le cadre de ses attributions juridictionnelles, est une décision qui,
            eu égard à la nature de la mission ainsi confiée aux tribunaux administratifs par
            le législateur, est insusceptible de recours pour excès de pouvoir »⁶. Ce qui n’est
            pas le cas du CRD qui est investi formellement de la mission de conciliation.

            C’est cette mission de conciliation que le CRD a exercé dans les deux espèces
            citées plus haut en homologuant les accords trouvés entre les parties au litige.


            2- La transaction dans le règlement amiable des litiges de marchés publics

            L’accord des parties est une transaction au sens de l’article 2044 du code civil ⁷.
            Il peut se traduire par la rédaction d’un acte dénommé invariablement contrat,
            protocole  d’accord  ou  encore  procès-verbal  qui  enregistre  les  concessions
            réciproques des parties.

            En  France,  une  circulaire  du  6  février  1995  a  rappelé  la  possibilité  pour  les
            personnes publiques de recourir à cette formule pour développer le règlement
            amiable des litiges. Ce qui n’est pas moins le cas au Togo où les dossiers type
            élaborés par l’ARMP envisagent cette possibilité. Aussi, en pratique, la conclusion
            d’une transaction est-elle encadrée par plusieurs conditions d’application. Ces
            conditions ont été précisées par la circulaire du 7 septembre 2009 relative au
            recours à la transaction pour la prévention et le règlement des litiges portant sur
            l’exécution des contrats de la commande publique.

            La transaction est un accord qui a des exigences de forme et de fond :
            - Sur la forme, elle est obligatoirement écrite. Elle peut prendre plusieurs formes,
            selon l’importance du litige (échange de courriers ou protocole transactionnel…);
            - Sur le fond, la transaction est un accord consensuel où chacune des parties fait
            des concessions.

            Les Clauses du contrat de transaction
            Aux termes de l’article 3.1.1 de la circulaire française du 7 septembre 2009, le
            contrat de transaction doit comporter obligatoirement les clauses suivantes :
            - le litige que la transaction vise à prévenir ou régler ;
            - la nature et l’étendue des concessions réciproques des parties ;
            - les préjudices couverts par la transaction ;




            ⁶.‐ Olivier GOHIN, Contentieux administratif, LexisNexis, 8e Edition, p. 29 et 30.
            ⁷.‐ Article 2044 du Code civil : « La transaction est un contrat par lequel les parties terminent une contestation
            née, ou préviennent une contestation à naître.  Ce contrat doit être rédigé par écrit ».


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