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lE nouvel aix a vu

DEAR WHITE PEOPLE

Par Marine Stephan

Dear White People, aujourd’hui je vais vous parler racisme.
Enfin, plus particulièrement, je vais vous faire découvrir
(ou redécouvrir) une série qui traite avec brio de la condi-
tion des Noir.e.s à l’université et dans la société améri-
caine : Dear White People, réalisée par Justin Simien.
Dear White People est le nom d’une émission de ra-
dio de la prestigieuse université de Winchester. Ani-
mée par Samantha White, une étudiante métisse,
cette émission vise à dénoncer les injustices et le ra-
cisme que subissent les étudiant.e.s noir.e.s sur le
campus. La série démarre sur une «blackface party»
organisée par les étudiant.e.s (blanch.e.s, vous vous
en doutez) écrivant pour le magazine satirique de
l’université (Pastiche). S’engage alors tout un combat
contre le racisme, porté par les étudiant.e.s noir.e.s du
campus et diffusé sur les ondes par la voix de Sam.

Controverses, réactions souvent virulentes, menaces et harcèlement sont le quotidien de l’animatrice
de Dear White People et entraînent une fracture au sein du campus. Sur fond de relations amoureuses,
de découvertes de soi, de crises identitaires et de divisions de communautés, Justin Simien nous dresse,
grâce à une galerie de personnages noirs complexes et nuancés, un portrait de la société américaine,
avec son passé et ses préjugés. : violences policières et mouvement « Black Lives Matter » dans la
première saison et ère Trump et ses dérives médiatiques dans la seconde. Entre racisme encore et tou-
jours existant, misogynie, cyber-bullying, intersectionalité, besoin de respectabilité, questions LGBTI+
et avortement, cette série nous envoie un message politique fort, tout en sachant rester drôle et per-
tinente. C’est avec une esthétique colorée, pleine de vie et de fantaisie, contrastant avec la dureté de
ce qui se passe entre les murs de Winchester, que se déroule cette histoire intriguante et passionnante.

Pourquoi je vous conseille absolument de regarder cette série ? Tout d’abord, pour sa photographie su-
blime, ses plans d’une qualité exceptionnelle et sa mise sous le feu des projecteurs (enfin!) d’actrices et
acteurs noir.e.s. Mais je vous la recommande aussi pour son histoire, son scénario et surtout sa réalisa-
tion qui, en alternant les points de vue (un épisode, un personnage), nous permet de rentrer vraiment au
cœur du problème : on vit la vie des personnages à leurs côtés. On peut enfin mieux comprendre ce que
les racisé.e.s vivent au quotidien: leurs peurs, leurs doutes et leur rancœur. Vous terminerez chacun des
épisodes soit en pleurant de colère, soit en ayant envie de tout casser, soit en voulant vous lever pour dire
stop au racisme et aux inégalités. Quoi qu’il en soit, vous n’en sortirez pas indemnes, je vous le promets.