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Ces documentaires qui   ont marque l’histoire









 Le genre documentaire est souvent oublié et peu distribué dans les salles de cinéma  : on lui   une réalité souvent tu ou parce qu’il propose d’aborder des sujets sous des angles différents
 préfère la fiction, plus populaire. Pourtant, le film documentaire, parce qu’il donne à voir   a su marqué l’Histoire des sociétés. Petit tour d’horizon.





 1) Bowling for Columbine, micheal Moore   3) The act of killin, Joshua Oppenheimer


 Présenté  au  festival  de  Cannes  en  2002,  ce  do-  Inquiétant,  dérangeant,  surréaliste,  The  Act  of  Kil-
 cumentaire  sensation  fait  suite  à  la  tuerie  du  ly-  ling traite du mouvement du 30 septembre 1965 en
 cée  Columbine  en  1999  où  12  lycéens  et  1   Indonésie, des massacres qui ont suivi et qui causent
 professeur  sont  assassinés  par  deux  de  leurs  ca-  le mort de 500 000  à 3 millions de personnes. Dans
 marades.  Pendant  près  de  deux  heures,  Moore  re-  le documentaire, les auteurs des tueries sont invités à
 met en quesion la culture des armes à feu aux USA,   reproduire leurs meurtres devant la caméra dans leur
 l’efficacité  du  système  éducatif  américain  et  dresse   style de films favoris. Si ces scènes auraient pu très bien
 le portrait d’une Amérique obsédée par la violence,   trouver leur place dans un western ou une comédie
 dépassée  par  la  peur  et  manipulée  par  les  médias.   musicale, elles appartiennent bel et bien à la réalité
 Dès  sa  sortie  en  salle,  son  format  mêlant  sé-  et c’est cette vérité qui rend le documentaire glaçant.
 quences  documentaires  et  plans  de  fictions
 fait  rapidement  polémique  :  Moore  est  accu-
 sé  d’avoir  à  plusieurs  reprises  déformer  la  réa-
 lité  et  d’avoir  abusé  d’un  montage  trompeur.









 2) Ttiticut Follies, Frederick Wisemman                  4) The thin blue line,  ERROL MORRIS

                                                           En 1988, Errol Morris s’intéresse à un fait divers
 Censuré aux Etats-Unis de sa sortie en 1967 jusqu’en      qu’il trouve troublant : le 28 novembre 1976, un
 1992, Titicut Follies est l’un des premiers documen-      policier est assassiné par le conducteur d’une
 taires qui provoque un tel scandale. Filmé dans une       voiture. On retrouve un adolescent qui accuse
 prison  d’État  par  le  réalisateur  Frédérik  Wisemann,   injustement Randall Adams qui sera condamné
 Tititcut Follies révèle à l’Amérique des Trente Glo-      à mort. Construisant son documentaire comme
 rieuses  les  conditions  dans  lesquelles  sont  trai-   un  thriller,  Errol  Morris  rassemble  preuves  et
 tés  les  malades  psychatriques.  Humiliés,  torturés,   témoignages qui serviront à innocenter Adams
 abusés  et  dépourvus  de  dignité  :  le  quotidien  des   après douze ans d’emprisonnement. Trente ans
 patients est effroyable. Mais à travers les fous, Wi-      après sa sortie, The Thin Blue Line continue
 semann  dénonce  les  névroses  d’une  société  toute     d’être considéré comme l’un des  documentai-
 entière  :  celle  de  l’Amérique  de  la  fin  des  années   res  les plus engagés de l’histoire du cinéma.
 60,  plongée  dans  la  psychose  de  la  guerre  froide,
 traumatisée  par  l’assassinat  de  Kennedy  et  empri-
 sonnée  dans  l’engrenage  de  la  guerre  du  Vietnam.


                                                                                        Par maissam mezioud
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