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BEAUX
En 1665, le peintre hollandais Johannes Vermeer peint le portrait
d’une mystérieuse anonyme. Pendant près de deux cent ans, l’oeuvre
tombe dans l’oubli jusqu’à ce qu’elle soit redécouverte en 1903. La
jeune modèle est rapidement surnomméE «La Jeune fille à la Perle».
Le mystère qui entoure son identité ainsi que son expression ambigüe
n’ont jamais cessé de nourrir l’imaginaire collectif.
ARTS
n 1999, l’américaine Tracy Che- le spectateur ou la spectatrice qui don-
valier publie le roman historique ne à ce tableau son caractère unique.
E«Girl with a pearl hearing» en
s’inspirant du tableau de J. Vermeer. e plus, l’identité du modèle, qui
A ce sujet, elle déclare : «Quand on ne sera jamais révélée, don-
pense à Mona Lisa, elle fixe le spectateur Dne à l’oeuvre une dimension
mais elle ne s’engage pas avec lui, elle se mystérieuse supplémentaire. Vermeer
contient alors que La Jeune fille à la Perle avait l’habitude de représenter ses
s’adresse directement à nous, spectateurs filles mais pour ce tableau-là, il décide
et spectatrices : c’est cette façon qu’elle a étrangement de taire l’identité de la
d’être à la fois très accessible et très mys- jeune femme. Le secret qui entoure le
térieuse qui la rend si fascinante». En ef- modèle de l’oeuvre nourrira de nom-
fet, celui ou celle qui regarde le tableau breux fantasmes : en 1999, Tracy Che-
a l’impression que la jeune fille s’est valier imagine que Vermeer demande
interrompue, qu’il/elle vient de l’ap- à une jeune servante nommée Griet
peler et que l’adolescente se retourne de poser pour lui et noue avec elle
pour lui parler. La bouche entrouverte, une relation particulière. Le roman est
le regard attentif, elle semble prête à adapté au cinéma en 2003 avec, en ve-
engager un dialogue. C’est ce lien in- dettes, Scarlett Johansson et Colin Firth.
time qui se crée entre la jeune fille et
Par maissam mezioud