Page 16 - Mon Anarchie
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Contre tous les enfermements
Etre Anarchiste, c’est être Libertaire au sens de base: partisan de la Liberté (totale, dans
l’absolu), donc par le fait être contre toute restriction de cette Liberté. J’appelle «enfermement»
toute négation de la Liberté, qu’elle soit sous forme de discipline, d’aliénation, ou d’embastillage
physique voire chimique (j’y reviens).
Toute opposition à la Liberté crée une blessure d’abord sourde qui un jour resortira comme un lion.
Je ne dis pas que foutre une ffe à ton gamin en fera un tueur en série, mais que c’est une première
chaine de ce qui en fera plus tard un fauve. Le «il n’y a pas d’alternative» est un mensonge, certains
de nos hippies en ont trouvé des fonctionnelles sur l’éducation comme sur le reste (un travail par
exemple qui ne soit pas un esclavage journalier). Mais j’ai déjà pratiquement fait le tour concernant
l’aliénation typique de l’homme moderne (café boulot télé antidépresseurs).
Aujourd’hui je veux parler des enfermements physiques, qui sont le summum de l’enermement, de
ce qu’on fait de ceux dont on ne sait plus quoi faire. Le principe est exactement le même que ce soit
en CER ou plus tard en prison ou en HP.
Je prends l’exemple de la prison, parce que c’est le lieu d’enfermement que je connais le mieux. Sa-
voir deux choses. Que toutes les prisons sont les mêmes, et que toute structure d’enfermement est
semblable à une prison. Seule, la couleur des murs change.
Mais un mur reste un mur, et ce n’est pas la place d’un être vivant que d’être prisonnier entre 4
murs. On s’indigne quand on voit un chien en cage à la SPA, mais quand il s’agit d’un de nos sem-
blables on dit que c’est bien fait pour sa gueule. A ceux qui disent cela, je souhaite juste que ça ar-
rive à un de leurs proches ou à eux mêmes. Je ne reviendrai pas non plus sur le fait que «les vrais
voyous sont en costard», que la plupart des députés et flics et juges y auraient bien plus leur place
que les voleurs de carambars qui surpeuplent actuellement nos prisons.
L’homme est donc enfermé pour une durée allant de 1 mois à 30 ans, avec possibilité de «prendre
l’air» 3h/j max dans une cage de 70m2 ou de faire parfois diverses activités, mais toujours emmuré.
Petit à petit le cerveau s’imprègne des murs, ce qui crée des résignations et de la frustration. A côté
il y a le système de dépendance: tu dépends des matons (en uniforme bien sûr) et des chefs, tout un
stoc d’agents Smith tous semblables, pour le moindre mouvement, la moindre démarche. Les rares
êtres humains sont (à part les codétenus) des assistantes sociales et psychologues. Tout cela n’est
qu’une brique de plus dans le mur. Encore les horaires pointilleux (ou pas), les nombreuses incohé-
rences voire illégalités voire bavures qui font partie du jeu.
La télé les activités c’est du trompe l’oeil, on a même le journal pour voir qu’il fait beau dehors, ce
qui nous ait une belle jambe. Les rares possibilités de sortir la tête de l’eau sont les courriers les par-
loirs les aumôneries ou visiteurs, le téléphone. Mais échapatoires de courte durée, 30mn après le
mur te retrappe et de nouveau te bouffe.
Si tu te sens pas à l’aise dans ce Mur rassure toi t’as le droit de te droguer: tout un attirail de ben-
zoates de différentes formes taille «Et Dieu sait quelles sont les séquelles» disait Mc Solaar.
Si malgré toutes ces fausses solutions tu arrives à péter un plomb tu finis au cachot, 4 murs et un
matelas (parfois une radio...) sorties limitées au minimum vital, pour une durée de 7 à 45 jours.