Page 23 - Mon Anarchie
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responsable de tels abus serait mise à l’écart rapidement par ses camarades de lutte eux mêmes.
Enfin, l’homme étant en contradiction en lui même, à échelle individuelle un Anar trop écouté pour-
rait prendre le melon (Comme Cohn Bendit) mais de même il serait vite désavoué. L’Anarchie c’est
la Liberté, donc totalement incompatible par essence même avec toute forme d’opression ou de ma-
nipulation.
Tu veux un café ?
Sans solidarité, pas de liberté, pas d’épanouissement possible. Celui qui ne vit que pour lui
même rate l’essentiel. On conçoit souvent la solidarité comme d’une personne précise envers une
autre, voire réciproquement, mais ça c’est juste de l’échange, au pire de l’artisanat ou du commerce.
La solidarité la vraie va au delà de ça. Je vais vous raconter une histoire qui m’est arrivée...
Un joue, sans un sou ou presque, vers le matin, je me pose à l’entrée nord de Privas (vers l’office du
risme) et commence à faire du stop en vue d’aller à Montélimar. Arrive un rasta, le vrai rasta tran-
quille en tongs. Thermos à la main, il me salue et me dit: «Ca va ? Tu veux un café ?» J’accepte il
m’en sers un et le remercie. Sa réponse m’a tué: «Me remercie pas. Quand ça ira mieux, fais pa-
reil.»
J’ai pas oublié, c’est sur cette idée de «rendre la pareille» que quelques deux ans plus tard on sortait
tous les soirs à Marseille avec le pote Jimmy porter le café aux sdf durant...bien 2 mois d’affilée.
Je trouve ça bien plus constructif. Un donne à plusieurs, chacun de ces plusieurs donne à plusieurs,
et ainsi de suite. Au gré du hasard, de l’occasion, sans nécessairement que ce soit organisé ou prévu
d’avance. Une belle manière de déjouer les effets pervers du capitalisme et de réduire un tant soit
peu les inégalités sociales. Tout en créant des liens, et éventuellemnt des cercles de philosophie et
d’action positive.