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- COUP DE GUEULE -
L’ H o m m e e s t u n p r o d u i t

par Sven Derkenne

De nos jours, de la nourriture à l’être humain, tout est industrialisé, mondialisé,
automatisé. Le résultat en est une société de plus en plus ridicule, malade, qui
pousse ses vices chaque fois un peu plus loin, donnant la priorité au profit plutôt
qu'à l’humain. Cette société est prisonnière d'un circuit de consommation où on
nous conditionne, où on nous pousse à penser que nous avons besoin d’avoir pour
être.

Les problèmes sont multiples pour nos futures générations et semblent être totale-
ment et volontairement négligés. L’éducation ne sert plus à l’enrichissement person-
nel de l’individu mais à préenregistrer divers postes en formatant l’individu, en le
remplissant de données comme un simple disque dur. On crée la jalousie, le désir de
ce qu’obtient l’autre. Bref, un conditionnement parfait de la société actuelle afin de
nous garder prisonnier de ce schéma.
Parlons par exemple de l’industrie agro-alimentaire, qui utilise des produits nocifs pour l’être humain, qui crée les déchets plas-
tiques et autres retombées qui sont une catastrophe pour l’environnement. Certains ont réussi à en faire un slogan relativement
amusant qui est apparu en même temps que le système de conteneurs « pollueurs-payeurs ». Si l’on respectait ce joli slogan, ce
serait à ces industriels de payer leur production de déchets ! Pourtant, il serait si simple de mettre en place un système universel
de packaging cautionné recyclable ou réutilisable. Mais, une fois de plus, le profit d’abord.
Le paysan a fait place, de force, à l’exploitant agricole par le biais de lois, l’obligeant à acheter des graines hybrides qui ne se
ressèment pas. Donc, chaque année, les paysans doivent racheter toutes leurs graines à de
grosses firmes comme Limagrain et Dupont Pioneer, qui les obligent également à utiliser leurs
produits chimiques (pesticides, insecticides, engrais, etc.), rendant les sols stériles et tuant au
passage les insectes pollinisateurs pourtant si vitaux. Ces mêmes multinationales tentent
même de privatiser les graines et semences, ce qui rendrait l’industrie alimentaire totalement
dépendante d’elles. Pour les quelques agriculteurs qui se battent encore pour l’amour de leur
travail, qui luttent encore contre l’arrivée des organismes génétiquement modifiés (OGM), il
s’agit d’un combat de David contre Goliath.
Ces entreprises n’ont selon moi aucune conscience. Pour elles, tout ce qui compte c’est le pro-
fit. Preuve en est la manière dont elles ont fait des profits pendant les diverses guerres. Par
exemple, Bayer est issu d’IG Farben, l’entreprise qui fabriquait le Zykon B de triste mémoire et
utilisé plus tard par les nazis dans les chambres à gaz. La multinationale Monsanto a quant à
elle produit l’Agent Orange répandu dans la jungle pendant la guerre du Vietnam pour anéan-
tir « l’ennemi ».

Fort heureusement, de plus en plus de citoyens agissent d’eux-mêmes plutôt que d’attendre
que les politiciens se mettent au travail. Pour laisser un avenir plus intéressant et plus viable à