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dehors, poursuivie par des abeilles imaginaires. Une autre sanglo- se remirent en route. Derrière elles une infirmière dansait langou-
    tait dans un coin. Lucie se leva calmement, suivie de sa petite fille,  reusement avec un portemanteau tandis que deux autres se pour-
    tandis qu’une employée entreprenait de se déshabiller. En plus de  chassaient en hurlant des paroles sans queue ni tête. Une foule de
    les mettre hors services, elles offriraient un beau spectacle aux   pensionnaires les observait. Un passage par l’accueil pour ouvrir la
    pensionnaires. On pouvait appeler ça un départ en beauté.   grille, et elles étaient libres.
    Ariane était de plus en plus perplexe. Les infirmières se souvien-  A treize ans, Ariane était en cavale avec sa grand-mère de sep-
    draient d’elle, sûrement.  Elle allait être punie, ou pire, arrêtée. En  tante-trois ans.  Cette dernière était recherchée dans tout le pays
    même temps, elle était soulagée, car elle avait peur que sa grand- pour « Endoctrinement et kidnapping d’enfant ». Les deux
    mère n’envisage de se suicider. Elles avançaient vers la sortie   femmes marchaient beaucoup et dormaient peu. Souvent, elles se
    quand Lucie bifurqua vers sa chambre. Elle en ressortit avec une   reposaient chez d’anciens résistants. Lucie disposait d’un impres-
    minuscule valise et un immense sourire. « Tu ne pensais quand   sionnant réseau. Souvent, on demandait à Ariane si elle n’était
    même pas que j’allais te laisser fuguer toute seule quand   pas trop jeune pour être plongée dans un monde si difficile. Par-
    même ! Et cesse donc d’ouvrir la bouche ainsi tu vas avaler une   fois, on demandait à sa grand-mère si, à son âge, on était encore
    mouche.» Rien n’y fit, la bouche d’Ariane restait béante. « Tu… tu- capable d’être en cavale. Et toujours, à l’unisson, elles répon-
    tu-tu viens avec moi ? ». Sa grand-mère lui fit un clin d’œil et elles  daient : « Il n’y a pas d’âge pour défendre une cause. » FIN

                                                     - Opinion -

         L’informatisation, ou la nor me d’avenir

                                                par Philippe Dan

     Au cours de ces deux dernières décen- usines remplaçant la main d’œuvre tradi-
     nies, le monde s’est tourné de plus en  tionnelle d’autrefois, les automates mis a
     plus vers l’informatique et l’automa-  disposition dans les gares et qui se subs-
     tion industrielle. L’informatisation est  tituent me me au syste me de guichet -
     quasi générale et crée de nombreuses  comme c’est de ja  le cas a  Ecaussinnes -
     polémiques. Certains sont réticents à   ou encore ce fameux magasin envisage
     l’idée d’un monde dépourvu totale-    par Amazon dans lequel les caisses ne
     ment ou en partie de nombreux ser-    pre senteraient me me plus de personnel
     vices réalisables humainement, là où   et ou  l’unique moyen de paiement se fe-
     d’autres prônent un monde idéal dans  rait via son Smartphone !  Les personnes
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     lequel les tâches les plus ardues se-  qui parlent de cette disparition ont sou-
     raient accomplies par des ma-         vent tendance a  insister sur l’aspect ne -  web n’existaient pratiquement pas. Il
     chines.  Mon point de vue sur la ques-  gatif, selon lequel les relations sociales   e tait inconcevable a  l’e poque d’e voquer
     tion.                                 humaines se de te riorent au profit d’un   les termes de “de veloppeur web” ou de
     L’informatisation se de finit comme e tant   monde ou  les machines travaillent et   “programmeur”. De nos jours, Internet
     “une e volution de la socie te , au cours de   l’homme se trouve au cho mage. Les faits  est le re seau mondial informatique le
     laquelle le nombre d'ordinateurs, d'ap-  ne peuvent e tre conteste s. Sachez cepen- plus accessible. Cet outil repre sente un
     plications logicielles et la quantite  de   dant que tout n’est pas si noir. Les   acce s titanesque a  la connaissance mais
     mate riels informatiques utilise s augmen-  normes d’avenir peuvent aussi amener   aussi une grande source d’emplois de par
     tent.”  Selon moi, c’est une erreur de   un bien-e tre nouveau.             le monde entier. Chaque entreprise a
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     penser que l’informatisation est une tare  Evolution des métiers            de sormais besoin d’un site afin d’e tre
     de la socie te  parce qu’elle viendrait rem-  Pour commencer, bien que les me tiers   mise en valeur sur Internet, et par conse -
     placer l’homme. Il est vrai que depuis le   e voque s ci-dessus disparaissent, de nou-  quent d’au moins un de veloppeur expe ri-
     de veloppement des industries informa-  veaux apparaissent en lien avec l’infor-  mente . E tant donne  le nombre croissant
     tiques, de nombreux emplois ont disparu   matisation. Autrefois, avant l’apparition   d’entreprises, je vous laisse calculer le
     ou sont en voie de disparition. Citons,   d’Internet et la de mocratisation de celui-  nombre d’emplois ge ne re s. A contrario, il
     par exemple, les machines dans les    ci au de but des anne es 90, les me tiers du   est vrai que si les me tiers accessibles
                                                                                 sans trop de formation, tels que caissier,
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