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HISTOIRE


























                  L’ultimatum britannique



                  En 1887, en apprenant les plans portugais, le Premier ministre britannique Lord Salis-

           bury refusa de reconnaître les territoires qu’ i l considérait comme non « occupés avec des

           forces suffisantes pour maintenir l ’ ordre, protéger les étrangers et contrôler les indigènes ».

           Le Portugal a tenté de fermer le fleuve Zambèze à la navigation. Le projet contrarie ceux de

           Londres, car les Britanniques, implantés au Caire et au Cap, ambitionnent de leur côté d ’
           inclure l ’ Égypte et l’ A frique du Sud dans une longue zone verticale sous leur domination,

           qui traverserait tout le continent faisant une continuité géographique dans les possessions de

           la reine Victoria, toutes reliées par le chemin de fer. Pour contrer et dissuader les ambitions

           du roi de Portugal Carlos Ier, qui monte sur le trône en 1889, le gouvernement de Lord Salis-

           bury adresse un ultimatum, le 11 janvier 1890, au Portugal : il est sommé de retirer ses trou-
           pes postées entre le Mozambique et l ’ Angola, sous peine de représailles militaires. La me-

           nace de l ’ ultimatum est prise très au sérieux. Déjà, l ’ escadre de Gibraltar a reçu ordre de

           se diriger vers l ’ Afrique australe… Le roi Carlos Ier n ’ ose pas et ne peut se permettre de

           remettre en cause une alliance économique et diplomatique qui date de près de deux siècles :

           une confrontation armée avec le Royaume Unis est inenvisageable, surtout que les deman-
           des de soutien à la France et à l ’ Allemagne restent vaines. Lisbonne est contraint de céder.

           Officialisant la concession portugaise, le 20 août, le traité de Londres, entre le Portugal et la

           Grande-Bretagne est signé, définissant les limites territoriales de l’ A ngola et du Mozambi-

           que sous l ’ arbitrage du roi d ’ Italie Victor-Emmanuel III. La crise diplomatique débouche sur

           une violente remise en cause de la famille royale et des institutions monarchistes.
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