Page 21 - magazine N°5_Neat
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LE MOYEN ÂGE
l ’ habitude de confectionner une se-
conde paire de manches de remplace-
ment. Ainsi, elles étaient cousues à l ’
épaule de façon à pouvoir être facilement
remplacées en cas d ’ accroc, de déchiru-
re ou d ’ usure. Cette pratique donna lieu
aussi à une autre expression bien
connue : "C ’ est une autre paire de man-
ches". C ’ est ainsi que naquit cette char-
mante et romantique coutume de la
"manche honorable" et, avec elle, une ex-
pression toujours très utilisée de nos jours
dans les activités sportives ou ludiques :
"Remporter la première manche, la se-
(retenez bien ces termes entre guille- conde manche et la belle". L ’ histoire de
mets). Puis un beau jour, une femme eut
cette expression est intéressante. On ra-
l ’ idée de remplacer ce simple bout de tis-
conte qu ’ il y a fort longtemps, une jeune
su traditionnel, par l ’ u ne des manches de
et belle damoiselle était courtisée par
sa robe, dont la forme et la découpe rap-
deux jeunes seigneurs qui brillaient par
pelle les ailes d ’ un oiseau ( voir image 3
leur fougue et leur hardiesse. Bien enten-
et 4 - votre serviteur et son épouse ).Ces
du, l ’ un d ’ entre eux, plus avenant et
manches, très longues et très amples,
plus riche que son rival, avait sa préféren-
étaient magnifiques, mais elles avaient l ’
ce. C ’ est ainsi qu ’ a u court d ’ un tour-
inconvénient de s ’ user et de s ’ abimer
noi que la belle honorait de sa présence,
plus vite que le reste de la robe, car elles
les deux rivaux se retrouvèrent face à fa-
se déchiraient souvent en s ’ accrochant
ce. Tandis qu’ils se préparaient à
sur les angles saillants du mobilier, des épi-
s’affronter,
neux ou autres. Le tissu et la confection de Il entra ainsi en lice, arborant fièrement la
telles robes coûtaient chers et donc, par faveur offerte par la damoiselle. le favori
souci d ’ économie les couturières avaient reçu de sa dulcinée, une manche