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LE MOYEN AGE







         C ’ est à ce moment que Wiomad noya la                  et d ’ armes. Wiomad avait aussi prévenu

         cour sous un banquet encore plus extraordi-             les Francs de leur retour et ceux-ci
         naire, qu ’ il frelata les vins et qu ’ il utilisa      avaient posté des hommes tout le long de


         les clefs qu ’ il avait fait forger pour ouvrir les     la route pour accueillir et aider leur nou-
         chaînes qui retenaient prince et de sa mère.            veau Roi. L ’ homme de Childéric avait


         Le palefrenier joua parfaitement son rôle               même prévu un système de communica-
         fournissant aux fugitifs les meilleurs chevaux.         tion avec ses hommes grâce à des pi-

         Tout se déroula dans le plus grand calme.               geons voyageurs. C ’ est finalement en

         Aucun mal ne fut fait à qui que ce soit. Ce ne          triomphateur que Childéric revint de capti-

         fut que tard dans la journée qu ’ Attila émer-          vité. Nous, les Francs saliens, avions à

         gea de cette nuit de ripaille. Il fallut encore         nouveau un Roi. Le Roi des terres du

         plus de temps pour quelqu ’ un découvre la              Nord.Un territoire qui s’ é tendait de la

         fuite des Francs. Le Roi commença par hur-              Somme au Rhin, de la Meuse à la mer en

         ler et battre les gardiens qui s ’ étaient en-          passant par la Flandre, la grande forêt

         dormis. Mais finalement la ruse de Wiomad               charbonnière qui recouvre les bords de

         l ’ amusa. Il ne les poursuivit pas. Le servi-          Meuse et les Îles bataves. Au Nord, plus

         teur avait pourtant prévu de quoi se défen-             que le Roi, c ’ est le peuple franc qui avait

         dre. En plus de leurs trois chevaux, il en avait        fait souche. Il y donnera un peuple de ru-

         deux autres chargés  de nourriture
                                                                 des guerriers-agriculteurs toujours prêt à

                                                                 suivre le Roi dans la guerre vers le sud ou

                                                                 contre les nouveaux venus par le Rhin

                                                                 comme le titre d ’ alliés du peuple romain

                                                                 les engageait à le faire. Mais, à la fin de la

                                                                 bataille, il ne faudra pas demander à ces

                                                                 paysans de rester. Non, rien de mieux que

                                                                 de retourner à sa terre. Suspendre le bou-

                                                                 clier et échanger le scramasaxe contre la

                                                                 charrue. Leur langue donnera le néerlan-

                                                                 dais des Provinces du Nord et de
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