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LE MOYEN ÂGE








         Il est à noter que la complexité et l'étendue           la musse  (du verbe musser = cacher ), les

         du refuge varient avec la fonction mais aus-            musseaux, ou ceux très significatifs de : la
         si avec la nature des difficultés rencontrées           cave forte, la cave du reclus, la cave au dia-


         lors de son creusement  ainsi l'ouvrage que             ble, la cave aux fées... dénotent souvent
         l'on rencontrera dans une pierre trop dure              l'existence passée ou présente d'un de ces


         ou trop tendre sera peu étendu et de struc-             ouvrages. Des controverses s'élèvent d'ail-
         ture très simple. Les souterrains refuges               leurs entre les spécialistes à propos de la

         étaient complétés par des cachettes desti-              datation, mais aussi de la destination des

         nées au bétail, reconnaissables à ce que la             excavations mal typées, certains y voyant

         fermeture se fait de l'extérieur, ainsi que par         des refuges, d'autres des lieux de culte de

         la présence des silos ovoïdes fermés par                sectes médiévales néo manichéennes, luci-

         une ou plusieurs dalles de pierre. S'il est             fériennes, pseudo cathares ou carrément

         relativement facile de reconnaître un souter-           païennes.Les souterrains refuges devaient

         rain refuge bien typé et en bon état, il est,           être très nombreux au Moyen-Age, et s'ils

         par contre, souvent très difficile de le dater          ont depuis presque tous disparus, sur creu-

         du fait de la rareté des débris archéologi-             sés en carrière, en cave à vin, ou effondrés

         ques que l'on y trouve.  Des controverses               sous l'action des eaux, ils laissent parfois

         s'élèvent d'ailleurs entre les spécialistes à           des traces dans la toponymie. Ainsi, les to-

         propos de la datation, mais aussi de la des-            ponymes : la musse  ( du verbe musser =

         tination des excavations mal typées, cer-               cacher ), les musseaux, ou ceux très signi-

         tains y voyant des refuges, d'autres des                ficatifs de : la cave forte, la cave du reclus,

         lieux de culte de sectes médiévales néo                 la cave au diable, la cave aux fées... déno-

         manichéennes, lucifériennes, pseudo-                    tent souvent l'existence passée ou présente

         cathares ou carrément païennes. Les sou-                d'un de ces ouvrages.

         terrains refuges devaient être très nom-

         breux au Moyen-Age, et s'ils ont depuis

         presque tous disparus, sur creusés en car-

         rière, en cave à vin, ou effondrés sous l'ac-

         tion des eaux, ils laissent parfois des traces

         dans la toponymie. Ainsi, les toponymes :
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