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LE MOYEN ÂGE
Bien qu ’ avec des antécédents sous le règne
de Dinis Ier, en 1279, et dans les expéditions
aux îles Canaries sous Afonso IV, c ’ est à
partir de la conquête de Ceuta en 1415 que le
Portugal commence le projet de navigations
océaniques et africaines. Malgré les opposi-
tions et les critiques, Dom Henrique de Aviz
poursuit ses efforts, convaincu de la possibilité
de réaliser ses ambitions. Initié à l ’
astronomie et aux mathématiques depuis sa
tendre enfance, il avait parcouru les ouvrages
Le vin et les fruits secs de l ’ Algarve ont été des auteurs anciens comme Hérodote et Stra-
vendus en Flandre et en Angleterre, le sel des bon, lesquels racontaient qu ’ à l ’ époque des
régions de Lisbonne, Setúbal et Aveiro a été pharaons d ’ Égypte, une flotte phénicienne
des exportations rentables vers l ’ Europe du était partie de la mer Rouge pour revenir deux
Nord, ainsi que le cuir et le Kermes, un colo- ans plus tard par le détroit de Gibraltar. Avec
rant écarlate. Les Portugais importaient des ses lecteurs, Dom Henrique de Aviz était cer-
armures et des armes, des vêtements fins et tain qu ’ il existait des voies maritimes non ré-
divers produits fabriqués en Flandre et en Ita- pertoriées dans le monde. Il s ’ appuyait éga-
lie. lement sur le Devisement du monde de l ’
explorateur vénitien Marco Polo, et les récits
Contrôler les richesses
de voyages de l ’ explorateur Ibn Battûta, ex-
de l ’ Afrique plorateur et voyageur marocain d'origine ber-
bère qui aurait parcouru plus de 120 000 km
En 1317, Dinis Ier conclut un accord avec le
entre 1325 et 1349, de l'ancien territoire du
navigateur et marchand génois Manuel Pes-
Khanat bulgare de la Volga au nord, jusqu'à
sanha, le nommant premier amiral de la flotte
Tombouctou au sud, et de Tanger à l ’ ouest
royale avec des privilèges commerciaux avec
jusqu'à Quanzhou en Extrême-Orient. Les mé-
son pays, en échange de vingt navires et de
moires d'Ibn Battûta sont compilées par le let-
leurs équipages, dans le but de défendre les
tré Ibn Juzayy al-Kalbi, il faut rester prudent
côtes du pays contre les attaques, de lancer
sur la fiabilité de quelques parties de ces
les bases de la marine portugaise et d ’ établir
écrits, certains historiens doutant qu'Ibn Battu-
une communauté marchande génoise au Por- ta ait réellement effectué la totalité des pèleri-
tugal.
nages et voyages relatés.