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L’ AMORT
Laure Thibault
La Mort ajusta ses cheveux. Loin absent. Lorsqu’elle apparut, il
d’être un squelette sans âme releva la tête. La surprise se vit
comme représentée dans de quelque secondes dans ses yeux,
nombreuses cultures, elle prenait puis s’effaça.
au contraire, elle prenait le visage « Je vous imaginais bien plus
d’une personne aimée, d’une désagréable à regarder » dit-il
personne que l’on aimerait, d’une d’un ton morne.
personne oubliée. Elle n’était pas
malveillante, elle accompagnait. Elle fut surprise à son tour, c’était
Cette fois-ci, elle revêtait peu commun que la personne
l’apparence d’une jeune femme réagisse comme ça. Certains
dans la vingtaine. La seule chose pleuraient, criaient, voir lui
qui la distinguait des êtres vivants sautaient dessus. Ça leur était
étaient ses cheveux, d’un noir si fatal, littéralement.
profond qu’ils en absorbaient la
lumière. « Inutile de vous expliquer ce que
je suis venue faire »
Elle s’approcha du lit du jeune
homme. La Mort avait toujours « Je suis dans le coma depuis
apprécié les personnes dans le assez longtemps pour savoir qu’il
coma. D’habitude, elle emmenait n’y a que deux issues possibles »
les gens en une fraction de « Ne faisons pas traîner cela
seconde, mais là c’était un alors. »
dialogue, une bataille avec cette
personne prisonnière de son Et elle s’approcha.
propre corps. « Aussi charmante que vous
soyez, je ne compte pas me
Le jeune homme était assis dans
le coin de sa chambre d’hôpital laisser faire. »
et regardait son corps d’un air
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