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mais, le plus souvent, il sert de grenier à grains. Sous la maison on trouve des caves fraîches avec leur voûte en pierres, dans lesquelles sont entreposés les tonneaux de vin et les cruches de lait après la traite. Elles servent de garde-manger.
L’eau courante n’est pas installée dans la majorité des maisons. Chaque ferme a son puits ; au village on utilise les fontaines communales. On fait sa toilette dans des baquets ou bassines en acier galvanisé. La lessive se fait à la main au lavoir communal, récemment inauguré, qui devient un lieu incontournable de la vie sociale.
Le puits de la ferme
des Montaux
(coll. Brigitte Guirronnet)
L’électricité n’est toujours pas installée à Quintenas en 1914, elle arrivera seulement à la n des années 1920. Pour s’éclairer on utilise les lampes à pétrole, la lampe Pigeon et la lampe tempête pour l’extérieur.
Le chauffage est toujours assuré par la grande cheminée. Elle est souvent le seul moyen de chauffer la maison et de cuire les aliments. Les cuisinières en fonte avec réservoir d’eau remplacent progressivement les cheminées. Il n’y a pas de chauffage dans les autres pièces. Quand les hivers sont trop rudes, on se réchauffe avec une bouillotte en cuivre ou une brique que l’on met à chauffer dans la cheminée ou le four de la cuisinière. Celle-ci est ensuite glissée dans le lit.
Le magasin de M. Julien Deschaux, ferblantier, est situé dans la Grande Rue du village. On voit, dans sa vitrine photographiée en 1911, quantité de lampes et de bouillottes, du savon de Marseille ainsi qu’un broc et des pots en acier émaillé sur l’étagère supérieure à droite. Dans la vitrine de gauche on aperçoit des cafetières et des pots en grès.
Tous ces objets accompagnent les villageois dans leur vie quotidienne.
On a la chance de connaître les prix pratiqués au village pendant la guerre grâce au livre de comptes de l’épicerie Chaboud, implantée dans la Grande Rue.
On note une remarquable stabilité des prix des aliments et des produits courants pendant la guerre. Le litre de pétrole, vendu 11 sous en 1913 coûte toujours 11 sous en 1916 !
Le magasin de Julien Deschaux (coll. Michel Deschaux)
Les coureurs cyclistes de Quintenas en 1913 (coll. famille Sauzéat-Voulouzan)
Les moyens de déplacement
Au début du XXe siècle, les Quintenassiens se déplacent à pied, en jardinière ou en calèche tirée par un cheval, parfois en charrette tirée par des bœufs.
Les enfants se rendent à l’école à pied, trajet que quelques-uns effectuent encore en sabots de bois quel que soit le temps.
Les bicyclettes commencent à devenir un moyen de déplacement commun. Certains garçons du village participent déjà à des courses organisées, comme Hen- ri Voulouzan au centre de la photo ci-contre, prise en 1913.
Cette pratique est toutefois considérée comme ex- centrique pour les femmes :
109 Cahier de Mémoire d’Ardèche et Temps Présent n°139, 2018