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Mardi 1er octobre : Il nous faut camper près de nos hommes dans la plaine. Je vais aujourd’hui visiter Prilep plus en détail. Nous savons que nous continuerons à nous battre mais contre qui : Boche, Autrichien ou Turc ? Nous verrons bien. En tous cas, nos Poilus sont contents et nous aussi.
Mercredi 2 au lundi 7 octobre : Semaine inactive. Il pleut. Nos tentes ne nous donnent qu’un abri précaire. Nos sous-offs sont malades, nos poilus traînent, nos chevaux maigrissent... Mais pourquoi ne pas avancer. Nous ne demanderions pas mieux.
Samedi 12 octobre : Encore rien. Nous assistons au dé lé de la XIème armée allemande prisonnière. Bonne impression. Elle est surtout composée de Bulgares. Long troupeau, très résigné à son sort...
Dimanche 20 octobre 1918 : Nous sommes toujours au repos près de Prilep... Nous sommes très mal installés sous la tente dans un champ boueux. Une épidémie de grippe très grave sévit. Nous avons à la batterie soixante-deux évacués et neuf morts...
Au commencement de novembre, le 6, nous par- tons par la route vers Monastir et nous recommençons à camper le long des routes... sous la tente dressée le soir, roulée le matin... Nous continuons la route puis nous franchissons la crête couverte de neige avant de descendre sur le lac d’Ostrovo. Le 16, nous som- mes à Vladovo, où le séjour va se prolonger plusieurs mois ! »
Jean Touzery fait encore un aller-retour à Salonique au début de l’année 1919 pour ramener du matériel puis est nalement rapatrié en mai 1919 pour être démobilisé et reprendre ses études.
« 1er avril 1919 : Nous partons pour Salonique. Par ailleurs, j’envoie une demande au Ministre pour suivre un cours de Mathématique spéciale à Strasbourg ou ailleurs.
20 avril 1919 : Arrive au camp de Salonique, le journal of ciel du 28 mars où mon nom est compris sur la liste des élèves désignés par le Ministre pour suivre les cours de Math-Spé à Nancy. Je suis mis en route le 28 avril et embarque le 1er mai sur le Mandu, gros cargo boche, 11 nœuds de moyenne jusqu’à Marseille. Nous n’avons pas de cabine. Les hommes couchent dans un entrepôt, les of ciers couchent sur le pont promenade. Nous passons assez confortablement les six jours de traversée.
7 mai 1919, nous entrons dans le port de Marseille. Le 10, je suis à Paris au Ministère et le 12 à Nancy, où les cours commencent le lundi 19. »
Renfort d’attelage
Prisonniers bulgares
Prilep
Cahier de Mémoire d’Ardèche et Temps Présent n°139, 2018 10