Page 15 - matp
P. 15

s’éboulent de partout, la terre est détrempée et on est dans la mélasse.
Du 24 au 29 octobre : Nous  nissons nos 6 jours et le 27 au soir on monte au Ravin.
5 décembre : En nous levant on trouve 10 cm de neige, il fait très froid. Les Bulgares sont calmes et ne tirent plus. Pour 2 courriers, à 2, nous recevons 8 colis. Pour une fois on ne la sautera pas.
Du 6 au 23 décembre : Le froid est très vif et on commence à souffrir dans nos petits abris. Bombarde- ments, travail de réfection des boyaux.
24 décembre : Veille de Noël. Dans la sape- in rmerie nous avons une messe de minuit dite par un prêtre-brancardier. Cérémonie simple mais combien émouvante. De temps en temps les artilleries tirent quelques coups de canon.
25 décembre : Il a gelé très fort, 20 au-dessous. Comme menu pour ce jour de Noël, singe à midi et singe le soir. Pas moyen de tenir avec un ordinaire pareil. Le moral baisse.
1918
15 au 22 janvier : Nous descendons au Dragor le 15. On monte au Disque le 22.
28 janvier : Nous montons en ligne à 7 heures du soir. La section est en réserve et moi je vais à l’ob- servatoire d’artille- rie.
29, 30 et 31 jan-
vier : Beaucoup de
travail à l’observa-
toire. L’artillerie tire
sans arrêts toute la
soirée. Nos avions
règlent le tir. Les
Bulgares ripostent
sur Dihovo et sur la plaine. Le soir tout se calme. »
Roure béné cie d’une permission pour la France en février 1918 qui l’éloignera du front jusqu’au 16 mai soit pendant plus de trois mois. Le voyage aller et retour emprunte l’acheminement maritime par Tarente et Itéa et la traversée en train de l’Italie et de la Grèce !
« 17 mai : Il pleut, nous montons rejoindre la compagnie qui relève le soir même la compagnie de la Route. J’y arrive trempé comme un rat, quel cafard, comme j’en ai marre. »
En juin 1918, il quitte à nouveau son unité pour suivre un cours sur le canon de 37.
« 30 juin : Le cours est terminé le soir à 7 h je rejoins Dihovo où je trouve la compagnie en réserve.
1er et 2 juillet : On reste 2 jours. On monte en ligne dans la nuit du 2 au 3. On me donne le commandement de la 1ère Section.
14 juillet : Amélioration de l’ordinaire : porc rôti et beef de mulet qui s’était tué la veille, salade de haricots sautés, trois-quarts de vin et une bouteille de mousseux à 4. Le soir, frites et con ture, après cela on peut crier : “Vive la République !”
18 juillet : J’ai appris au Rapport le résultat du cours au canon de 37. Je suis le 1er de la division et j’ai des félicitations du chef de corps ! »
Débarquement des troupes à Salonique
Début août, il est désigné pour suivre un cours de chef de section près de Florina. Fin août, ayant rejoint son bataillon, Roure participe à la préparation de la grande offensive de l’Armée d’Orient en effectuant des coups de main mais son secteur n’est pas concerné initialement par l’offensive. Le 25 septembre, le front
bulgare étant enfon- cé, son régiment se porte sur Prilep. Puis revient sur Monastir par une série de mar- ches effectuées par des itinéraires dif - ciles, sous une forte chaleur et avec un ravitaillement pré- caire.
« 14 septembre : La journée com- mence bien mais vers les 8 h 30 nos batteries se mettent à tirer et ça va durer longtemps. C’est la préparation de l’of- fensive.
la droite du front serbe que l’on a attaqué.
18 septembre : On dit que les Serbes avancent dans leur secteur.
2 septembre : Tir de concentration et de barrage très violent de notre artillerie sur 1248.
25 septembre : Au loin on voit des grosses lueurs qui ressemblent à des incendies ou de grosses explosions. Notre artillerie est très active mais tire surtout sur
 16 et 17 septem- bre : Encore un coup de main dans notre secteur. Des bruits sourds venant de
 13
Cahier de Mémoire d’Ardèche et Temps Présent n°139, 2018































































   13   14   15   16   17