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28 mars : Je change encore aujourd’hui de service. J’ai commencé à servir à table les of ciers et les in rmières, un travail qui n’est pas des plus pénibles mais je ne serai jamais libre le soir. En  n de compte c’est beaucoup plus propre que les salles de malades avec moins de risque d’attraper des maladies.
6 avril 1917 : Ici à l’Achilleion, beaucoup de discipline en un mot c’est la caserne avec toutes ses chinoiseries et ses embêtements. Le service que je fais, surtout pour les in rmières est ennuyeux, ces dames sont très minutieuses comme service et propreté.
9 mai : Ici pas grand-chose de nouveau. On va monter d’autres camps, genre hôpitaux pour tous les malades transportables de l’Armée d’Orient. On compte avoir dans un mois 10 à 12 000 convalescents dans l’île. On fait cela pour les risques que courent les navires, même hôpitaux, dans la traversée. Par conséquent je ne compte pas quitter Corfou de si peu, vu le nombre d’in rmiers qu’il va falloir.
6 juin : Ici rien de nouveau. On nous fait coucher maintenant sous des tentes individuelles. Dire que dans le château, il y a des salles immenses destinées aux fêtes et réceptions et qu’on nous traite si bien en nous logeant sous des abris où pendant les heures de repos à midi, on ne peut y demeurer vu la chaleur qu’il y fait.
16 juillet : Moi, je vais pour le mieux. J’ai beaucoup de travail ces jours-ci pour le service de table.
19 septembre : En ce moment je suis très occupé. Un collègue ordonnance est parti et je dois faire une partie de son travail.
5 octobre 1917 : Je fais toujours le même travail, l’essentiel serait que cela dure jusqu’à la  n de la guerre, mais ce n’est pas la  n malheureusement.
25 novembre : Une agréable nouvelle vu que je viens en convalescence pour un mois et le droit à ma permission... »
Au retour de sa permission, il est retenu à Marseille et travaille à la zone de transit de l’ « American bar », mal logé au Fort Saint-André. Il ne rejoint Corfou qu’en avril.
« 15 avril : Cela ne pouvait durer de rester indé ni- ment à Marseille. Mon départ pour Corfou est  xé. On m’envoie dans un camp à Puget en attendant de former un train pour Tarente. Il me semble qu’il est préférable de  ler vers l’Orient.
5 mai 1918 : Je suis arrivé hier au soir en très bonne santé après avoir fait la traversée Corfou-Itéa dans de bonnes conditions. Je partirai demain en auto à Brailo et de là en chemin de fer pour Salonique. Cela va demander 2 jours avant d’être rendu à la Réserve du personnel sanitaire (où il est affecté à Salonique).
7 mai : Je suis arrivé aujourd’hui à Salonique et le voyage quoique long, ne m’a pas été trop pénible.
17 juin : On vient de me désigner à l’instant pour l’ambulance alpine N°11. Je ne sais pas encore de quel côté elle est... Je partirai de Salonique demain soir.
20 juillet : Hier comme chaleur, on a enregistré 49° à l’ombre. Ça chauffe dur !
 Les rues de Salonique
17 Cahier de Mémoire d’Ardèche et Temps Présent n°139, 2018



















































































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