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alloue à tous les petits retraités (instituteurs, facteurs, militaires, etc.) une indemnité de vie chère de 20 f. par mois, tandis qu’il donne à tous les fonctionnaires en activité de service 5 francs par jour, soit 150 f. par mois. Il ne fait pas bon devenir vieux. »
La rente est le cas extrême de revenus  xes avec, par exemple au XIXe siècle, les titres émis par le Trésor au taux d’intérêt  xe de 2,5% ; mais on peut aussi considérer comme revenus  xes des revenus déterminés contractuellement pour une période donnée (loyers, fermages, salaires, pensions). Ils s’opposent aux revenus variables liés au marché et à la conjoncture (revenus d’entreprises individuelles ou sociétés, revenus
de professions indépendantes, dividendes d’actions). En période d’in ation les premiers types de revenus ne protègent pas leurs béné ciaires, alors que les seconds varient avec les prix sur les marchés. En particulier il vaut mieux être débiteur que créancier. Ainsi les emprunts d’Etat à taux  xe de 2,5% qui offraient un rendement réel (net de l’in ation de 0,5%) positif de l’ordre de 2% avant la guerre offrent un rendement réel négatif avec une in ation dépassant largement 10%. La valeur même des créances se déprécie.
Cette situation qui avait fortement impressionné Sylvain Dumas sera quali ée, plus tard, en reprenant une expression du grand économiste de l’entre-deux guerres J. M. Keynes (5), d’euthanasie du rentier.
 John Maynard Keynes (1883-1946)
5. John Maynard Keynes, Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie, 1936. Cahier de Mémoire d’Ardèche et Temps Présent n°139, 2018 72
 




























































































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