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     blessés et traumatisés par ce qu’ils ont vu, vécu. Ils sont marqués dans leur chair et dans leur esprit par les horreurs de la guerre. Ainsi s’expliquent les louanges qui leurs sont adressées :
« J’ai des bonnes sœurs et des in rmières aux mains délicates qui me pansent soigneusement... J’ai le regard souriant des petites in rmières ce qui n’est pas pour me déplaire » (9).
Il en a fallu du courage à beaucoup de ces in rmières jeunes, récemment formées après des études théoriques axées surtout sur les maladies et qui découvrent l’horreur des blessures de guerre ou les souffrances des
soldats marqués à vie par « l’obusite », syndrome du stress post-traumatique méconnu en 1918.
Ont-elles toutes, professionnelles comme bénévo- les, résisté à ces visions, à ces souffrances et à l’objectif qui leur était assigné ?
Un cas singulier est celui d’une in rmière alleman- de écrivant à la veuve d’un poilu français :
« (Fribourg-en-Brisgau, Allemagne) - Soyez assurée, bonne femme, qu’il était bien soigné pendant sa mala- die et qu’il a toujours apprécié avec reconnaissance. Il ne nous était plus ennemi mais prochain » (10).
 Anonyme - On peut reconnaître l’ancienne Ecole normale de Privas transformée en hôpital
9. Correspondance de Paul Vincent (Saint-Etienne-de-Boulogne), 13 mars 1916.
10. Correspondance de l’in rmière Anna Seitz à la veuve d’Henri Michel, 20 juin 1916.
 77 Cahier de Mémoire d’Ardèche et Temps Présent n°139, 2018
























































































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