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Journaux et correspondances des Ardéchois de l’Armée d’Orient
1 - La campagne de Jean Touzery
Jean Touzery, jeune industriel ardéchois, s’engage le 3 août 1914 au 4ème Régiment d’Artillerie lourde (RAL) de Versailles. Il suit les cours de l’Ecole d’Artil- lerie de Fontainebleau de février à juin 1915 et rejoint comme aspirant le 101ème RAL en Alsace. A la suite d’un accident de cheval, il fait un long séjour à l’hôpi- tal et ne retrouve son corps qu’en novembre 1916. Il est engagé sur le front avec la 35ème batterie pour parti- ciper à la bataille du Chemin des Dames en mars 1917 puis aux combats de Verdun de juillet à septembre 1917 en n à ceux de Lorraine. Il est cité en octobre 1917.
Le 5 mars 1918, il est désigné - étant l’of cier le plus jeune de sa batterie - pour partir en renfort à l’Armée d’Orient. Il rejoint Le Puget-sur-Argens où sont regroupés les renforts pour Salonique. De là, il rejoint par le train Tarente où il est embarqué par bateau pour Itéa en Grèce puis transporté par train à Salonique.
« Samedi 4 mai 1918 (Puget-sur-Argens - Camp de Fréjus) : Départ facile. Nos huit cents hommes ont été divisés en sections commandées chacune par un sous- lieutenant. J’ai soixante-seize hommes. A 8 h 30, nous commençons à rouler... Nous suivons la ligne de la Corniche...
Dimanche 5 mai : Nous nous réveillons en Italie... Ce soir, nous arrivons à Livourne. Je couche en billet de logement dans le meilleur hôtel, paraît-il...
Lundi 6 mai : Départ 8 heures. Arrivée à Rome à une heure du matin. Nous restons en parc...
Mercredi 8 mai : A 19 heures nous longeons Tarente... et à 20 heures nous débarquons au camp de Bonfollato...
Samedi 11 mai : Embarquement. Le Timgad est un beau bateau assez neuf, à 3 ou 4 ponts. Excellente traversée, mer d’huile...
Dimanche 12 mai : Bonne nuit sans alerte aucune... Nous voilà en face d’Itéa...
Jeudi 16 mai : Départ en auto à 6 heures. Pays très pittoresque, gorges sauvages... Nous arrivons à Bralo. Camp assez vaste. Départ dans un tram-tortue. Les Grecs ne nous gâtent pas : les hommes ont des wagons de marchandises et les of ciers des wagons de troisième où l’on a mis des coussins rouges.
Vendredi 17 mai : Nous continuons à rouler toute la journée. Et voici Salonique. Voici le camp de Zeitenlick. Immense plaine couverte de baraquements.
Lundi 20 mai : Ah ! Salonique n’est pas un joli pays. Je prends une quinine très régulièrement et je ne bois que du thé chaud. C’est le meilleur moyen de s’équilibrer vite dans ce climat bizarre. »
Affecté dans une batterie d’artillerie lourde du 345ème RAL en Albanie, Jean Touzery est mis en route par train jusqu’à Florina et rejoint par étapes sa batterie le 11 juin 1918 à Pogradec sur le lac d’Okrida dans un secteur calme.
« Mardi 4 juin : Aujourd’hui départ... A 10 heures du soir, embarquement laborieux de 77 bonshommes dont on m’a encombré...
Mercredi 5 juin : Voilà Florina. On m’affecte immédiatement à la 2ème batterie du 345ème RAL,
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Cahier de Mémoire d’Ardèche et Temps Présent n°139, 2018