Page 16 - LUX in NOCTE n°1
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le sentiment de cohésion nationale et de pérennité. La période 1870-1890 fut alors le
               moment d’épanouissement d’une peinture consacrée aux Bovins où les acteurs les plus
               connus aux côtés de Vuillefroy furent Rosa Bonheur (1822-1899), Emile van Marcke
               (1827-1890) ou encore Léon Barillot (1844-1929).


                      Le Salon de 1870 fut l’occasion pour Vuillefroy d’une première médaille ainsi que
               d’un premier achat par l’Etat de son tableau « Le matin dans le Bas-Bréau ». Par la suite
               l’Etat lui achètera d’autres toiles aux Salons de 1879 et de 1880 notamment. Sa longue
               carrière  sera  marquée  par  son  implication  dans  l’organisation  du  Salon,  en  devenant
               secrétaire de la Société des Artistes Français en 1881 et aussi membre du jury de la section
               Peinture. L’année 1880 fut aussi pour lui celle de sa nomination en tant que chevalier de
               la Légion d’Honneur.

                      Le rôle de Vuillefroy dans le jury de peinture du Salon des Artistes Français de
               1881 se trouve illustré par l’obtention pour Edouard Manet (1832-1883) d’une médaille
               de  seconde  classe.  En  effet,  en  1881  Henri  Gervex  (1852-1929)  avait  fait  campagne
               auprès de ses confrères pour que Manet soit récompensé au Salon, le peintre y présente
               deux toiles dont le « Portrait de Perthuiset, le chasseur de lions ». La médaille de seconde
               classe avait été obtenue grâce à un total de dix-sept voix sur trente-trois, parmi ces dix-
               sept voix en faveur de Manet figure celle de Vuillefroy. Il reste cependant difficile, en
               l’absence de documents, de comprendre le regard que portait Vuillefroy sur l’œuvre de
               Manet. Le fait qu’en 1890 Félix de Vuillefroy fut l’un des quatre-vingt-quinze donateurs
               pour offrir « l’Olympia » de Manet à l’Etat est un élément intéressant concernant ses
    15         opinions artistiques, de même de son amitié avec Antoine Guillemet (1843-1918), proche
               de Manet.

                      A partir de la fin des années 1890 la santé de Félix de Vuillefroy se dégrade et son
               implication dans la vie artistique du moment diminue, absent du Salon entre 1899 et 1910

               il vend son atelier à Drouot en 1907. La fin de vie du peintre reste mal documentée mais
               la correspondance qu’il entretenait avec son ami Paul Nadar (1856-1939) nous apporte
               des  informations.  Il  semblerait  que  la  Première  Guerre  Mondiale  ruina  Vuillefroy,  la
               conjoncture économique s’étant dégradée, et sa fortune semblait essentiellement basée
               sur des biens immobiliers dont les locataires n’étaient plus obligés de payer le loyer en
               raison du moratoire. Dans les dernières années de sa vie il quitta son atelier parisien du 3

               rue Andrieux pour se retirer à Maisons-Laffitte où il mourut en 1916.
                      Les musées d’Orsay à Paris, d’Amiens, de Reims, de Colmar, de Lyon, d’Aix-
               les-Bains ou encore du Mans conservent des œuvres de Vuillefroy.

               Hugues  Vuillefroy  de  Silly,  diplômé  de  l’Ecole  du  Louvre,  est  président  de
               l’Association des Amis de Félix de Vuillefroy, qui a pour but de faire découvrir cet
               artiste  français  de  la  fin  du  XIXe  siècle  via  notamment  l’édition  annuelle  d’un

               Cahier.



                 www.felix-de-vuillefroy.fr
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