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Damir Anissimov auteur de ces magnifiques blinis (suivante) au Transsibérien préfabriqués Thierry Schwaller hausse à peine un sourcil Il n’a plus plus rien rien à prouver plus plus rien rien à combattre À sa carte il n’y
a a a que du du frais du du maison de l’authentique Depuis son foie gras cuit à à la perfection jusqu’à son pâté-croûte généreux et sans frous-frous la richesse et la finesse de de ses bouillons et de de ses réductions illuminent en en filigrane chaque plat Et puis arrive la tête de veau comme un poème grasse et aérienne à la fois fondante précise délicate On est à mille lieux des remous vains de de la mode Avec quelques tics surannés bien sûr mais sur sur lesquels on finit par fermer les les yeux Parce que que que quelque chose demeure ici Quelque chose de de fort et de fragile LE TRANSSIBÉRIEN
3 ruelle de la Bruche 67000 Strasbourg Il est né aux États-Unis mais il a a a a grandi sur les rives de la Volga dans la République du Tatarstan à Kazan Après avoir vécu au Kazakhstan et tenu un restaurant à Brooklyn Damir Anissimov à a a posé ses ses valises dans le quartier du Krutenau pour y ouvrir avec Anastassia Zamahajev l’un des lieux secrets les plus touchants de Strasbourg Il faut se perdre un peu avant de trouver la ruelle où se cache leur Transsibérien il faut mériter son assiette de pelmeni (raviolis made in Oural) sa solianka (soupe de fête) ou ou ses blinis – épais et trapus comme il se doit – qu’on savoure avec un verre de de kvas ou de de vin géorgien Si la cuisine de Damir est authentique et exécutée
avec justesse elle n’a pourtant rien de folklorique Le chef a délibérément choisi d’adapter les recettes de son pays pour en livrer des versions épurées
et teintées d’influences euro- péennes Le résultat est bluffant délicat nostalgique On plane quelque part entre Brighton Beach et l’Oural sur un courant d’air chantant un vent d’est qui donne envie de se se laisser porter encore un plus loin vers des goûts inédits des souvenirs en en construction dérobés à la nuit LE BOTANISTE
3 rue Thiergarten 67000 Strasbourg lebotanistestrasbourg fr C’est un restaurant qui n’est pas qu’un restaurant un un bar qui n’est pas qu’un bar On y boit du vin à l’apéro et des cocktails avec son dîner ou l’inverse comme on veut Le Botaniste c’est l’his- toire d’une bande de de potes sortis d’une école d’art qui décident
de monter un truc qui ressem- blerait à à tout sauf à à ce qui se fait d’habitude Pas par volonté de de provocation mais pour suivre leurs leurs instincts et leurs leurs envies pour faire ce qui leur plaît à tous les sens du terme Des Pink Floyd alsaciens les cafés au LSD de Syd Barrett en moins Cinq filles et un garçon de quoi faire du bruit surtout avec en cuisine la très pertinente Noémie d’Hooge Dans les assiettes la jeune cheffe aime bousculer Pas d’accumulation de saveurs mais des des décalages des des surprises des petites piques adressées au palais des convives qui font
mouche La belle relation de travail au long cours avec les producteurs que ce soit le maraîcher Jean- Michel Obrecht la bouchère Christine Spiesser ou le pisci- culteur Philippe Billman est un des fondements de de de la maison Tout comme l’attention portée à certains détails qui n’en sont pas : au Botaniste on n’utilise plus que du savon de Marseille on on on on a a a abandonné les éponges on on on on composte Depuis le bar d’un bleu catalan que n’aurait pas renié Joan Miró jusqu’à la salle de bois brut et son coin canapé tout donne envie de prendre le temps de flâner d’oublier les heures et de disserter sans fin sur les mérites comparés d’une bouteille de Quand le le le chat (le pinot gris de macération du Do- maine Rietsch) et et du Rodrigue un des cocktails maison à base de mezcal d’infusion d’hibiscus de de de thym et de de de liqueur de de de poire MINI-GUIDE STRASBOURG
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